Etats-Unis : un homme condamné à quatre ans de prison pour avoir attaqué une pizzeria

Ce sont de fausses rumeurs sur les réseaux sociaux qui ont motivé l'attaque du jeune homme.
Ce sont de fausses rumeurs sur les réseaux sociaux qui ont motivé l'attaque du jeune homme. © NICHOLAS KAMM / AFP
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avec AFP , modifié à
En décembre dernier, un Américain a tiré au fusil d'assaut dans une pizzeria de Washington, que certaines rumeurs liaient à un réseau de pédophilie. Il a été condamné jeudi à quatre ans de prison.

L'affaire est connue aux Etats-Unis sous le nom de "Pizzagate". En décembre dernier, Edgar Welch, un Américain de 28 ans, avait fait irruption dans la pizzeria Comet Ping Pong, située dans un quartier huppé de Washington, avec un fusil d'assaut AR-15, convaincu par des théories conspirationnistes relayées par des médias ultra-conservateurs que la pizzeria abritait un réseau pédophile impliquant d'éminents démocrates liés à Hillary Clinton. Il avait fait usage de son arme, mais personne n'avait été blessé. La police avait bouclé le quartier avant que l'assaillant finisse par se rendre. Il a été condamné jeudi à quatre ans de prison, la peine maximum requise par le procureur.

"Venu avec l'intention d'aider les gens." Edgar Welch avait parcouru plusieurs centaines de kilomètres en voiture depuis la Caroline du Nord pour "enquêter" lui-même sur cette pizzeria, pointée comme un centre pédophile par des sites internet comme Reddit ou Infowars. Pour sa défense, il a dit au tribunal être "venu à Washington avec l'intention d'aider les gens" et "s'est senti très touché par la possibilité de souffrance humaine". Les procureurs ont soutenu au contraire que le jeune homme "s'est armé pour une confrontation avec des criminels inexistants et a terrorisé des familles et des employés innocents qui essayaient juste de profiter de leur dimanche après-midi".

Pouvoir dévastateur des réseaux sociaux. Cette affaire avait illustré le pouvoir dévastateur des "fausses informations" disséminées sur les réseaux sociaux. Cela s'était produit quelques semaines après la victoire de Donald Trump lors de l'élection présidentielle américaine, dont la campagne avait été marquée par un flot de fausses informations sur les réseaux sociaux. En condamnant Edgar Welch à la peine maximum, le juge a voulu lancer un avertissement sévère à ceux qui s'autoproclament "justiciers".