États-Unis : un animateur radio récompense les personnes criant "Bill Clinton est un violeur"

Manifestants anti-Clinton (1280x640) JIM WATSON / AFP
Ces deux manifestants ont interrompu un discours de Barack Obama en Caroline du Nord. © JIM WATSON / AFP
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N.R., avec AFP , modifié à
Alex Jones, qui anime la webradio Infowars, récompense de 5.000 dollars les personnes hurlant cette accusation contre l'ancien président.
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Hurler un slogan devant la caméra ou le porter sur un tee-shirt est un "classique" américain. Cette mode, popularisée notamment par le célèbre Howard Stern et son "Baba Booey", s'invite actuellement dans la course à la Maison-Blanche. Le slogan : "Bill Clinton est un violeur". Son initiateur : Alex Jones, un animateur radio qui officie sur le site Infowars et qui est, comme vous vous en doutez, un soutien de l'adversaire d'Hillary Clinton à la présidence des États-Unis, le républicain Donald Trump.

Alex Jones reçoit ce qu'il présente comme une ancienne conquête de Bill Clinton :

Alex Jones, 42 ans, promet ainsi 1.000 dollars (911 euros) à celui qui portera à la télévision, pendant plus de cinq secondes, un tee-shirt à l'effigie de l'ancien président Bill Clinton assorti du mot "rape" (viol). Il promet aussi 5.000 dollars (4.600 euros) si, en portant le tee-shirt ou des slogans similaires, vous criez à l'écran "Bill Clinton est un violeur". Partisan de Trump, qu'il a déjà invité sur sa radio, Alex Jones est un adepte des théories du complot et considère que le président Barack Obama et la candidate démocrate sont "habités par le diable".

Une femme portant un tee-shirt avec Clinton et "rape" (viol) s'invite sur CNN :

Les réponses ironiques d'Obama. La "blague" mise en place par Alex Jones va loin puisque des manifestants vêtus de débardeurs où on pouvait lire "Bill Clinton violeur" ont interrompu un discours du président Barack Obama en personne, mardi, à Greensboro, en Caroline du Nord. Ce dernier leur a répondu par l'ironie.

Des manifestants interrompent le discours d'Obama à Greensboro :

"(Alex Jones) a dit qu'on sentait le souffre, est-ce qu'il y a vraiment quelque chose ?", s'est demandé le président en respirant sa main, sous les rires de l'assistance. Vendredi dans l'Ohio, le président américain a lancé à d'autres manifestants : "Si vous avez confiance dans l'autre type (Trump), allez à ses réunions ". Il a ensuite ajouté : "Frappez plutôt à d'autres portes faites pour vous. Vous dépenserez mieux votre temps. À moins que vous ne soyez payé pour être ici. Dans ce cas, c'est vrai, chacun doit gagner sa croûte".

>> Barack Obama interpelle l'un des manifestants vendredi :

Le site Infowars assurait jeudi que "le mouvement 'Bill Clinton-viol' explose" et précisait que 80.000 dollars (73.000 euros) sur les 100.000 prévus (91.000 euros) avaient déjà été distribués pendant ce concours.

Jeu lancé avant les accusations contre Trump. L'animateur radio a lancé son jeu le 30 septembre, soit avant la diffusion le 7 octobre d'une vidéo de Donald Trump où celui-ci tient des propos dégradants envers les femmes. Le milliardaire a ensuite présenté ses excuses mais n'a pas hésité à lâcher, lors de son débat dimanche face à Hillary Clinton, que son ex-président de mari avait "abusé des femmes". Juste avant l'ouverture de ce débat, le magnat de l'immobilier, accusé par plusieurs femmes d'agression sexuelle, avait également organisé une courte conférence de presse avec trois femmes accusant Bill Clinton de les avoir agressées sexuellement, nourrissant ainsi à sa manière la campagne virale d'Alex Jones…