Etats-Unis : plainte contre l'université USC après des abus sexuels présumés

Quelque 200 ex-étudiantes ont contacté une ligne téléphonique dédiée aux informations ou plaintes sur le praticien.
Quelque 200 ex-étudiantes ont contacté une ligne téléphonique dédiée aux informations ou plaintes sur le praticien. © Robyn Beck / AFP
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avec AFP , modifié à
Quatre femmes affirment que le gynécologue de la fac les a forcées à se déshabiller et leur a attrapé les parties génitales "pour son plaisir sexuel" sous couvert de traitement médical.

Cinq anciennes étudiantes d'USC ont lancé des poursuites lundi contre l'université californienne pour ne pas les avoir protégées de son ex-gynécologue George Tyndall, accusé d'abus sexuels, et ne pas avoir réagi lorsque ses agissements présumés ont été dénoncés. Dans une première plainte déposée lundi devant le tribunal supérieur de Los Angeles, quatre femmes dont l'identité n'est pas révélée affirment que le médecin les a forcées à se déshabiller et leur a attrapé les parties génitales "pour son plaisir sexuel", sous couvert de traitement médical.

"Tentatives d'étouffer une myriade de plaintes". Dans le document, les plaignantes accusent USC (University of Southern California) d'avoir "bénéficié financièrement de tentatives d'étouffer une myriade de plaintes de ses étudiantes en protégeant sa propre réputation et ses finances". Des accusations de propos racistes tenus par le docteur Tyndall datant de 2013 avaient été transmises au bureau de l'équité et de la diversité (OED), qui n'a "pas trouvé de preuves concluantes qu'il y avait eu des violations des politiques" en vigueur, avait dit USC la semaine dernière. En 2016, après le signalement d'une infirmière, la direction avait lancé une enquête interne, mis en congé George Tyndall, avant de le limoger en 2017 à travers un accord amiable.

Ligne téléphonique dédiée aux plaintes. Selon un communiqué de l'avocat des plaignantes, John Manly, déjà 200 ex-étudiantes ont contacté une ligne téléphonique dédiée aux informations ou plaintes sur le praticien, accusé d'actes déplacés ou d'agressions remontant au début des années 90. Une seconde plainte a été déposée lundi auprès du même tribunal par une autre ancienne étudiante, identifiée par ses initiales J.C.

Commentaires lubriques. Selon ces documents, le praticien aurait inséré des doigts dans le vagin de patientes sans but médical. Il en interrogeait certaines sur leurs premières expériences sexuelles, faisait des commentaires lubriques sur leur seins ou leur peau, leur tonicité vaginale et les faisait s'étendre nues pour être examinées, pratique inhabituelle aux Etats-Unis où les patientes portent une tunique en papier. Il avait aussi conservé une boîte de photos qu'il avait prises des parties génitales de dizaines de patientes.

George Tyndall a nié toute conduite déplacée. Selon la seconde plainte, ce comportement a été dénoncé "par les patientes et les employés" du centre médical d'USC auprès de la direction de l'université sans que rien ne soit fait et sans que son comportement soit signalé à la commission médicale de Californie". Celle-ci a été avertie en février et l'université admet avoir trop tardé. "Nous sommes au courant des plaintes", s'est contentée de commenter lundi USC. Dans un précédent entretien avec le Los Angeles Times, George Tyndall - qui n'était pas joignable lundi - a nié toute conduite déplacée ou abusive envers ses patientes, affirmant que tous ses actes étaient médicalement justifiés. La police de Los Angeles dit n'avoir aucune enquête ouverte à son sujet.