Etats-Unis: on vous explique le "mur budgétaire"

Barack Obama face au Congrès en janvier 2012.
Barack Obama face au Congrès en janvier 2012. © Reuters
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Charles Carrasco , modifié à
3'CHRONO- Républicains et démocrates vont devoir trouver un accord pour surmonter ce gouffre fiscal.

• Le contexte. Les parlementaires démocrates et républicains, qui se retrouvent pour une session du Congrès mardi, doivent trouver un accord pour contourner le "mur budgétaire" avant le 31 décembre à minuit. Faute de quoi cette "fiscal cliff" ("falaise fiscale") menacerait gravement l'économie des Etats-Unis. C'est le dossier le plus urgent de nouveau mandat de Barack Obama.

• Qu'est ce que la "fiscal cliff" ? Cette expression de "mur budgétaire" a été prononcée en février 2012 par le président de la Réserve fédérale des Etats-Unis, Ben Bernanke. Elle comprend deux aspects : la fin des exonérations fiscales décidées sous George Bush, prolongées de deux ans en 2010, ainsi la mise en œuvre de coupes automatiques dans les dépenses publiques prévues par l'accord d'août 2011 sur le relèvement du plafond de la dette. Sans un accord le 31 décembre à minuit, les Etats-Unis atteindront le seuil limite de leur dette nationale. Ce plafond, fixé à 16.394 milliards de dollars, devra donc être relevé.

• D'accord sur un point... Les deux principaux partis politiques ne veulent pas se retrouver face au "mur budgétaire" et espèrent s'entendre sur une réduction à long terme du déficit fédéral ainsi que sur une révision du code des impôts.

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... mais pas sur l'essentiel. Le principal point de désaccord tourne autour de la prolongation des baisses d'impôts : pour "tous", demandent les républicains ; pour les foyers fiscaux déclarant moins de 250.000 dollars (197.000 euros) de revenus annuels, demande Obama. Mais il y a une lueur d'espoir pour le président. Plusieurs dirigeants républicains ont admis qu'ils pourraient soutenir un accroissement des recettes fiscales. Non pas par une augmentation des impôts d'une catégorie particulière de contribuables, mais par l'abandon de niches fiscales.

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• Si aucun accord n'est trouvé... Les coupes budgétaires automatiques pourraient faire peser près de 600 milliards sur les ménages et les entreprises. 1.000 projets gouvernementaux pourraient être menacés, selon CNBC, notamment à la Défense et dans le secteur social. Le renouvellement des indemnités des demandeurs d'emploi en fin de droits pourrait être rediscuté ainsi que certaines subventions allouées à Medicare, l'assurance mise en place par Obama.

... mais aussi. Faute d'accord, les économistes craignent également une remontée du chômage au dessus de la barre de 9% (contre 7,9% aujourd'hui) qui pourrait plonger les Etats-Unis dans la récession. Enfin, les impôts augmenteraient avec la tranche la plus basse qui passerait de 10% à 15% et celui de la tranche supérieure de 35 à 39,6%. Au total, comme l'a précisé Barack Obama, 90% des Américains seraient impactés.