États-Unis : le sénateur John McCain est mort

Le sénateur, ancien candidat à la présidentielle américaine, est décédé samedi à 81 ans.
Le sénateur, ancien candidat à la présidentielle américaine, est décédé samedi à 81 ans. © TASOS KATOPODIS / AFP
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avec AFP , modifié à
L'homme politique, considéré comme un héros de la guerre du Vietnam et une figure non-conformiste de la politique américaine, est décédé samedi à l'âge de 81 ans d'un cancer du cerveau.

Le sénateur John McCain, considéré comme un héros de la guerre du Vietnam et une figure non-conformiste de la politique américaine, est décédé samedi à l'âge de 81 ans d'un cancer du cerveau contre lequel il luttait depuis un an, a annoncé son bureau. "Le sénateur John Sidney McCain III est mort à 16h48 le 25 août 2018. Près du sénateur se trouvaient quand il est décédé son épouse Cindy et leur famille", a indiqué le bureau du sénateur républicain dans un communiqué. "Il a servi fidèlement les Etats-Unis pendant 60 ans", ajoute le communiqué.

Fin du traitement contre le cancer. La famille du sénateur avait annoncé vendredi qu'il avait décidé de mettre fin à son traitement contre le cancer incurable du cerveau dont il souffrait, suscitant une avalanche de messages de sympathie aux Etats-Unis. John McCain était soigné depuis juillet 2017 pour un glioblastome, une forme de cancer très agressive avec un très faible taux de survie.

"Depuis un an, John a dépassé les attentes de survie", avait écrit sa famille. "Mais les progrès de la maladie et le vieillissement inexorable ont rendu leur verdict. Avec sa détermination habituelle, il a désormais décidé de mettre fin à son traitement médical". "S'il renonce aux traitements, il ne lui reste probablement que quelques semaines à vivre", avait expliqué John Boockvar, expert des tumeurs du cerveau à l'hôpital Lenox Hill.

Un opposant républicain à Donald Trump. Le président Donald Trump, qui était en conflit avec le sénateur républicain, a tweeté un court message de condoléances, sans un mot sur la carrière et la vie de l'homme. "Mes condoléances et mon respect le plus sincère pour la famille du sénateur John McCain. Nos cœurs et nos prières sont avec vous !", a écrit le chef de l'Etat américain.

L'été 2017, John McCain avait défié le président Donald Trump, pour les manières et les idées duquel il n'a jamais caché son mépris, en votant contre sa réforme du système de santé. Il le critiquait ouvertement, le qualifiant de "mal informé" et d'"impulsif". Et dans des mémoires publiés en mai 2018, The Restless Wave, il dénonçait une nouvelle fois la sympathie apparente du président américain pour Vladimir Poutine, le président russe qu'a combattu John McCain depuis le Sénat.

Un farouche opposant à la torture. John McCain, fils et petit-fils d'amiraux, a d'abord été pilote de chasse, engagé dans la guerre du Vietnam où il fut blessé et emprisonné pendant plus de cinq ans.  Il fut torturé par ses geôliers, et deviendra au cours de sa carrière politique un farouche opposant à la torture, dénonçant la CIA pour ses pratiques d'interrogatoires "musclés" sous la présidence de George W. Bush. Après son retour aux Etats-Unis à la fin de la guerre du Vietnam, il se fait élire à la Chambre des représentants, puis est élu sénateur en 1986, un siège qu'il a conservé depuis, sa dernière réélection, en novembre 2016, ayant été la plus difficile, une partie de l'électorat conservateur ne lui ayant pas pardonné d'avoir critiqué Donald Trump.

Il a longtemps cultivé l'image d'un républicain indépendant au franc parler, mais il échoue aux primaires républicaines en 2000 face à George W. Bush. En 2008, il emporte cette fois l'investiture de son parti, mais perd face à Barack Obama. Il était ensuite resté au Sénat, sa deuxième maison depuis plus de trente ans. Considéré comme un interventionniste en politique étrangère, persuadé que l'Amérique devait défendre ses valeurs dans le monde entier, il avait été un des partisans les plus farouches de la guerre d'Irak, et continuait à promouvoir un rôle militaire américain fort à l'étranger, se marginalisant au fil des années dans un parti républicain désireux de se recentrer sur les priorités domestiques.