États-Unis : l'Arkansas prêt à reprendre ses exécutions de prisonniers

Les exécutions vont pouvoir reprendre dans l'Arkansas malgré un produit controversé
Les exécutions vont pouvoir reprendre dans l'Arkansas malgré un produit controversé © PAUL BUCK / AFP
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avec AFP
Afin de reprendre les exécutions de condamnés à mort, la directrice de l'administration pénitentiaire de l'État serait allée acheter elle-même l'anxiolytique qu'il manquait.

Quatre mois après avoir mis à mort des prisonniers de façon accélérée, en raison de la proche péremption d'une substance d'injection létale, l'État américain de l'Arkansas est parvenu à se réapprovisionner en ce produit afin de reprendre ses exécutions.

Des ampoules de midazolam... La directrice de l'administration pénitentiaire de l'État, Wendy Kelley, a elle-même acheté 40 ampoules de midazolam, un anxiolytique très controversé, car accusé de plonger insuffisamment le condamné dans l'inconscience, a rapporté Buzzfeed (en anglais). Le site d'information a publié une note de frais présentée le 11 août par Wendy Kelley, dans laquelle la directrice demande le remboursement de ces 40 ampoules, achetées en liquide pour un total de 250 dollars. Contactée par l'AFP, l'administration pénitentiaire de l'Arkansas n'a pas immédiatement donné suite.

...pour reprendre les exécutions. Dans un courrier daté jeudi, la procureure générale de l'Arkansas, Leslie Rutledge, a demandé au gouverneur républicain de l'État, Asa Hutchinson, de fixer une date d'exécution pour Jack Greene, qui a été reconnu coupable d'un double meurtre commis en 1991.

Des exécutions controversées. Cet achat en cash et en catimini, sans dévoiler le nom du fournisseur, a en tout cas été immédiatement dénoncé par les militants anti-peine de mort comme une tentative indigne de contournement de l'interdiction que s'imposent les grands laboratoires pharmaceutiques de fournir les prisons américaines en produits mortels. L'Arkansas avait suscité en avril des condamnations internationales en prévoyant d'exécuter huit prisonniers en 11 jours, une précipitation que l'État avait justifiée par la péremption à la fin de ce mois de ses stocks de midazolam. 

Une implication personnelle de Wendy Kelley. Ce programme avait été la cible de multiples recours judiciaires et l'État n'avait finalement pu exécuter "que" quatre détenus en huit jours, dont deux en une même soirée. Dans le but de réaliser ces exécutions, Wendy Kelley était elle-même allée chercher en voiture du chlorure de potassium, l'une des substances utilisées dans les injections létales.