Etat islamique : les rapports des renseignements américains falsifiés ?

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Le Pentagone, près de Washington, quartier général du département de la Défense américain. © STAFF / AFP
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N.M. avec AFP , modifié à
50 d'entre eux se sont plaints de voir leurs analyses sur la guerre menée contre l'organisation Etat islamique enjolivées par leurs supérieurs. 

Des dizaines de spécialistes américains du renseignement se sont plaints de voir enjolivés leurs rapports sur la guerre contre l'organisation Etat Islamique (EI) menée essentiellement par les Etats-Unis, selon le site d'information The Daily Beast.

Des plaintes de 50 analystes. Le New York Times avait révélé en août que le Pentagone enquêtait sur cette affaire. Au moins un analyste avait en effet accusé des officiers supérieurs de retravailler les conclusions des services de renseignement sur les progrès de la coalition contre l'EI, dans les rapports sont destinés notamment au président Barack Obama. Mais le malaise est en fait bien plus généralisé, selon The Daily Beast. Citant des responsables anonymes de la Défense américaine, le média rapporte que ce sont plus de 50 analystes du commandement en charge du Proche-Orient qui se sont plaints formellement d'avoir vus leurs rapports altérés pour les rendre plus optimistes. 

Un "cancer". Le nombre d'analystes frondeurs laisse à penser qu'il s'agit d'un problème "systémique", souligne le Daily Beast dans son article publié mercredi soir. "Le cancer est au cœur des hauts échelons du commandement des renseignements", déclare sous couvert de l'anonymat un responsable de la Défense, cité par le site.

Une directive empêche "les déformations". Ces informations font résonner aux Etats-Unis le fiasco, encore vif dans les mémoires, des informations sur les supposées armes de destruction massive en Irak. La puissante agence américaine de renseignement, la CIA, ayant été critiquée pour avoir eu "tout faux". Une directive du bureau du directeur du renseignement, qui coordonne les 17 agences américaines de renseignement, stipule que les analyses "ne doivent pas être déformées" en faveur d'un quelconque point de vue politique, programme ou public particulier.