Etats-Unis : l'Utah veut rétablir le peloton d'exécution

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avec Reuters
Les parlementaires de cet Etat américain ont proposé cette solution aux problèmes que rencontrent régulièrement les services pénitentiaires pour se fournir en produits létaux. 

Depuis un peu plus de dix ans, il est interdit d'exécuter un détenu condamné à mort en utilisant un peloton d'exécution, en Utah. Mais les parlementaires de cet Etat américain voudraient revenir sur cette loi de 2004. Ils ont voté mardi un texte prônant le recours à ce type de mise à mort.

Le gouverneur républicain de l'Utah, Gary Herbert, n'a pas encore indiqué s'il avait l'intention de promulguer ce texte, qui ferait de son Etat le seul des Etats-Unis à recourir aux pelotons d'exécution. Habituellement, cet Etat de l'ouest du pays utilise les injections létales pour exécuter ses peines de mort.

Les injections létales pointées du doigt. Mais depuis près d'un an, une polémique enfle dans le pays sur les exécutions par injection. Trois condamnés à mort ont agonisé pendant de longues minutes en Oklahoma, en Ohio et Arizona ces derniers mois. En avril 2014, une nouvelle procédure avait été testée sur le condamné à mort Clayton Lockett en Oklahoma. Il avait fallu 43 minutes de souffrance pour qu'il expire une dernière fois. Trois mois plus tard, c'est un détenu de l'Arizona qui avait souffert pendant près de deux heures avant que l'injection le tue.

L'utilisation de nouveaux produits a été pointée du doigt pour expliquer les récents dysfonctionnements. Plusieurs Etats américains subissent une pénurie de barbituriques car certains fabricants européens refusent de fournir ces produits s'ils sont utilisés pour des exécutions humaines.

Le peloton d'exécution moins risqué. L'Utah a été un des derniers Etats à bannir les pelotons d'exécution en 2004. En 2010, un homme condamné à mort en 1985 a insisté pour être tué de cette manière, profitant d'un vide juridique sur la rétroactivité de la loi d'interdiction. La question d'un retour des pelotons d'exécution se pose depuis plusieurs mois. Pour les parlementaires, le peloton d'exécution serait une méthode moins risquée que l'injection létale pour exécuter les condamnés.