États-Unis : 85.000 dollars pour une musulmane au voile enlevé de force pendant sa garde à vue

Des policiers avaient enlevé de force le voile islamique de la plaignante.
Des policiers avaient enlevé de force le voile islamique de la plaignante. © SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Interpellée lors d'un contrôle routier, cette afro-américaine n'a pas eu le droit de conserver son voile ni d'être fouillée par une femme et a dû passer la nuit tête nue pendant sa garde à vue près de Los Angeles.

Une musulmane qui avait eu son voile enlevé de force par des policiers lors de sa garde à vue, va recevoir 85.000 dollars (72.300 euros) de la ville de Long Beach, en banlieue de Los Angeles, dans le cadre d'un accord amiable.

Une expérience "profondément traumatisante". "Kirsty Powell, une afro-américaine musulmane, avait porté plainte après que des policiers ont enlevé de force son voile devant d'autres policiers masculins et des dizaines de détenus", d'après le communiqué publié jeudi par le Conseil des relations américano-islamiques (Cair) sur son site Internet. "Madame Powell porte le voile dans le cadre de ses croyances religieuses et a été forcée de passer la nuit tête nue quand elle était en détention. Elle a décrit l'expérience comme profondément traumatisante", ajoute le communiqué du Cair.

Une évolution de la réglementation. Long Beach a voté mardi pour approuver l'accord amiable, qui comprend 85.000 dollars de dommages et intérêts, précise le Cair, notant que la ville et d'autres localités des comtés d'Orange et San Bernardino, en périphérie de Los Angeles, ont amendé leurs réglementations pour protéger le droit au foulard islamique en détention.

Ce sont maintenant des policières qui doivent retirer le voile d'une détenue "quand c'est nécessaire pour la sécurité de l'agent", et en dehors de la présence de policiers ou détenus masculins, a affirmé Monte Machit, procureur assistant de la ville de Long Beach, cité dans le Los Angeles Times.

Kirsty Powell avait été arrêtée lors d'un point de contrôle routier en mai 2015 sur des chefs d'accusation encore en cours d'examen. Pendant l'arrestation, les agents de police lui ont dit qu'elle devait enlever son foulard. Sa demande qu'une policière la fouille a été rejetée et elle n'a pas eu le droit de garder son voile en garde à vue. "Je ne souhaite à personne de traverser ce que j'ai ressenti pendant cet épisode", avait-elle déclaré dans sa plainte déposée l'an dernier à Los Angeles.