Etat palestinien: Sarkozy cherche la sortie

Nicolas Sarkozy a proposé le statut de "pays observateur" pour la Palestine à l'ONU.
Nicolas Sarkozy a proposé le statut de "pays observateur" pour la Palestine à l'ONU. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
Afin d’éviter un vote controversé à l’ONU, il a proposé mercredi un statut d'"Etat observateur".

Vendredi, Mahmoud Abbas va officiellement soumettre au vote une demande d’adhésion de la Palestine à l’Organisation des Nations-Unies (ONU). Le président palestinien fait ainsi fi des pressions, notamment américaines, qui tentent de le dissuader de sa démarche. Car les Etats-Unis, allié historique d’Israël, ont prévenu qu’il déposerait un veto en cas de vote au Conseil de sécurité, veto qui pourrait aboutir à une reprise des violences au Proche-Orient. Alors Nicolas Sarkozy, actuellement à New York, cherche une solution alternative.

Un statut d'"Etat observateur"

Mercredi, à deux jours de l’échéance, le chef de l’Etat français a ainsi proposé que l’ONU accorde à la Palestine le statut d'"Etat observateur", comme celui du Vatican. "Chacun sait bien qu'une reconnaissance pleine et entière du statut d'Etat membre de l'ONU ne peut être obtenue dans l'immédiat pour la Palestine", a déclaré Nicolas Sarkozy à la tribune. "Mais qui pourrait douter qu'un veto au Conseil de Sécurité risquerait d'engendrer un cycle de violence au Proche-Orient ? Faut-il pour autant exclure une étape intermédiaire ?  Pourquoi ne pas envisager pour la Palestine le statut d'Etat observateur aux Nations Unies ?", s’est-il interrogé.    

Actuellement, les Palestiniens ont un simple statut d'"entité observatrice". Ce statut d'Etat observateur non membre leur donnerait la possibilité d'adhérer à des agences de l'ONU et à la Cour pénale internationale (CPI).

Obama veut dissuader Abbas

Israël et les Etats-Unis affirment que la création d'un Etat palestinien ne peut résulter que de négociations directes entre les deux parties. "Je suis convaincu qu'il n'existe pas de raccourci à la fin d'un conflit qui persiste depuis des décennies", a lancé Barack Obama à la tribune de l’ONU. "La paix ne viendra pas de déclarations et de résolutions à l'ONU. Si c'était aussi facile, cela aurait déjà eu lieu à l'heure actuelle."

Il y a un an, pourtant, à la même place, le président américain avait plaidé pour une Palestine indépendante. "Je croyais, et je crois toujours, que les Palestiniens méritent leur propre Etat. Mais j'ai aussi dit qu'une paix véritable ne peut être obtenue qu'entre les Israéliens et les Palestiniens eux-mêmes", a-t-il corrigé. Mais côté palestinien, on persiste. "La fin de l'occupation israélienne et un Etat palestinien sont la seule voie vers la paix" au Proche-Orient, a déclaré Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président Mahmoud Abbas. "Nous accepterons de revenir aux négociations au moment où Israël acceptera d'arrêter la colonisation et les lignes de 1967" comme base de discussions.

Barack Obama a expliqué mercredi soir son point de vue directement à Mahmoud Abbas. Les deux hommes se sont vus en marge de l’Assemblée générale des Nations-unies. Le président américain a demandé à Mahmoud Abbas de ne pas soumettre au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon de demande d'adhésion complète à l'Onu. Il a réaffirmé au président de l'Autorité palestinienne qu'une démarche des Palestiniens auprès de l'Onu ne permettrait pas la reconnaissance d'un Etat palestinien et que Washington opposerait son veto à toute demande de ce genre déposée au Conseil de sécurité.  

Alors qu'il a salué mercredi le partenariat avec la France dans les dossiers libyen et ivoirien, le président américain a refusé de s'exprimer sur le plan de Nicolas Sarkozy dans le dossier palestinien. Un conseiller de Barack Obama a toutefois qualifié ensuite les propositions de M. Sarkozy "d'importantes", tout en constatant un désaccord.