Barack Obama rassembleur dans son discours sur l'état de l'Union

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Géraldine Woessner aux Etats-Unis avec , modifié à
A l'occasion de son discours sur l'état de l'union, Barack Obama a rendu hommage aux victimes des attentats qui ont frappé la France.

Hommage à la France. "Des écoles du Pakistan aux rues de Paris, nous sommes solidaires". C'est par ces mots que Barack Obama a évoqué la menace terroriste qui plane sur le monde. Le président américain a prononcé mardi soir un discours compassionnel et rassembleur adressé devant un Congrès à forte majorité républicaine depuis la victoire du parti de l'éléphant aux élections de mi-mandat en novembre dernier.

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Une envolée qui a fait se lever une partie de l'assemblée, une quarantaine d'élus brandissant même leurs stylos en hommage aux journalistes tués dans l'attaque de Charlie Hebdo survenue le 7 janvier dernier. Barack Obama a tenu à rappeler qu'en tant qu'Américains, lui et le peuple " respectent la dignité humaine, même lorsque la liberté est menacée". Le président s'est également élevé contre "la résurgence déplorable de l'antisémitisme" et contre "les stéréotypes insultants qui visent les musulmans".   

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Barack Obama, un utopique Robin des Bois. Face à une assemblée à majorité républicaine et forcément hostile, Barack Obama a donc d'abord rassemblé. Avant d'amener les débats sur son terrain : celui de la redistribution sociale des richesses. Une manière de préparer déjà l'élection présidentielle de 2016 pour le futur candidat démocrate (le 22eme amendement de la constitution américaine empêche un président d'assumer plus de deux mandats, ce qui est le cas de Barack Obama, en poste depuis 2008, ndlr).

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S'il sait qu'il aura les mains liées par le Congrès pour les deux dernières années de son mandat, le locataire de la Maison Blanche a néanmoins rappelé que la croissance, au plus haut aux Etats-Unis, profitait avant tout aux plus riches, qu'il aimerait taxer davantage. Objectif, financer l'éducation, les congés maladie, et, symbole fort outre-Atlantique, revaloriser le salaire minimum, qui n'a pas bougé depuis 50 ans.

Obama et l'Irak, un difficile exercice de style. Dernier écueil qu'a tenté d'éviter le président américain, celui de la politique extérieure. Lui qui avait érigé le retrait des troupes d'Irak en grand objectif de son mandat doit désormais composer avec la menace que fait peser l'organisation de l'Etat Islamique en Irak et en Syrie. Obama a donc insisté sur un point : il a évité pour l'instant l'envoi de troupes au sol en Irak (des 180.000 soldats américains envoyés en Irak et en Afghanistan, seuls 15.000 sont encore présents, ndlr), et évité au pays de "s'enliser dans un autre guerre stupide au Moyen-Orient".

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"Plutôt que d'avoir choisi cette voie (celle de l'intervention armée au sol), nous menons une large coalition", s'est-il félicité, rappelant tout de même que la victoire serait longue à se dessiner. A tel point que le président ne sait pas s'il pourra la voir se profiler avant la fin de son mandat, en 2016.

>> VOIR ICI - L'intégralité du discours de Barack Obama (en anglais)