ESSENTIEL - Journée sanglante à Gaza : affrontement diplomatique sur la responsabilité d'Israël

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Cette journée de lundi a été la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de l'été 2014 dans la bande de Gaza. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni mardi, au lendemain de violences meurtrières à la frontière de la bande de Gaza, où les soldats israéliens ont tué près de 60 Palestiniens. Les débats se concentrent autour de la responsabilité d'Israël dans ce lourd bilan.

Au lendemain de violences meurtrières à la frontière de la bande de Gaza, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni, mardi après-midi. Lundi, les soldats israéliens ont tué au moins 59 Palestiniens, lors de heurts et de manifestations contre l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem. "Israël a fait preuve de retenue" estime l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley, tandis qu'une grande partie de la communauté internationale s'est indignée de la réaction de l'État hébreu.

Les infos à retenir

  • Près de 60 Palestiniens ont été tués lundi et 2.400 autres ont été blessés
  • Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni mardi après-midi, alors que la communauté internationale condamne les violences
  • Une nouvelle mobilisation a eu lieu mardi à la frontière entre Gaza et Israël

Près de 60 morts et 2.400 blessés

Cette journée de lundi a été la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de l'été 2014 dans la bande de Gaza. Les soldats israéliens ont tué près de 60 Palestiniens et blessé 2.400 autres à la frontière de la bande de Gaza lors de heurts et de manifestations contre l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem, concrétisation l'une des promesses les plus controversées du président Donald Trump. Parmi les victimes se trouve un bébé palestinien, décédé après avoir inhalé du gaz lacrymogène pendant les heurts.

Les autorités palestiniennes ont crié au "massacre" alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a justifié l'usage de la force par le droit d'Israël à défendre ses frontières contre les agissements "terroristes" du mouvement islamiste Hamas, qui gouverne Gaza.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a décidé lui de rappeler son représentant aux Etats-Unis, a annoncé le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne.

La communauté internationale indignée, Israël et les États-Unis isolés

Ces événements ont suscité une vive inquiétude internationale. L'Iran a estimé mardi que les dirigeants israéliens devraient être jugés pour crime de guerre après le "massacre" de lundi. La Chine a appelé "les parties palestinienne et israélienne, surtout Israël, à faire preuve de retenue, afin d'éviter une escalade des tensions." Quant à la Russie, elle a exprimé mardi sa "préoccupation la plus profonde". La Turquie a demandé à l'ambassadeur d'Israël de quitter temporairement le territoire, quand la Belgique a convoqué l'ambassadrice. 

Mardi après-midi, lors d'une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, les États-Unis ont estimé qu'"Israël a fait preuve de retenue". L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a ajouté que "le Hamas était satisfait des résultats d'hier". En face, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique ont demandé une enquête indépendante pour traduire en justice les auteurs des violences.

Lundi soir, Emmanuel Macron a "condamné les violences des forces armées israéliennes contre les manifestants" palestiniens à Gaza. Mardi matin, sur Europe 1, l'ambassadeur de la Palestine à l'Unesco a pour sa part employé le terme de "crime de guerre" pour qualifier ce bain de sang. Un motif avancé par Reporters sans frontières pour saisir la Cour pénale internationale. Une réunion extraordinaire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU aura lieu vendredi.

Une nouvelle mobilisation 

De nouveaux affrontements ont eu lieu mardi Israéliens et Palestiniens, avec la mort d'un Palestinien tué sous les balles de l'armée israélienne à la frontière. Les Palestiniens de la bande de Gaza sous blocus et de Cisjordanie occupée commémorent la "Nakba", la "catastrophe" qu'a représenté à leurs yeux la création de l'Etat d'Israël en 1948 et l'exode de centaines de milliers d'entre eux. Après avoir enterré leurs morts, les Gazaouis ont donc de nouveau pris la direction de la barrière de sécurité israélienne.