Espagne : une religieuse accusée de vol d'enfant

Pilar, un bébé qu'elle aurait subtilisé à ses parents, a récemment porté plainte, trente ans après les faits.
Pilar, un bébé qu'elle aurait subtilisé à ses parents, a récemment porté plainte, trente ans après les faits. © Max PPP
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En 1982, Sœur Marie aurait subtilisé un bébé à sa mère dans une clinique de Madrid.

L'Espagne se trouve peut-être face à un nouveau scandale de vols d'enfants. Mercredi, la justice madrilène a mis en examen Maria Gómez Valbuena, une religieuse de 80 ans issue de l'Ordre de la Charité. Sœur Marie est accusée d'avoir enlevé un enfant à sa mère dans les années 80, au moment où elle s'occupait d'adoptions à la clinique Santa Cristina de Madrid, comme le raconte El Pais.

Pilar, un bébé qu'elle aurait subtilisé à ses parents, a récemment porté plainte, trente ans après les faits. Il y a six mois, elle a réussi à retrouver sa mère biologique après de longues démarches et l'aide de son père adoptif.

Elle était assistante sociale

Tout commence en 1982. Maria Luisa Torres, la mère de Pilar, venait d'accoucher et se sentait débordée par la naissance de sa deuxième fille. Elle venait également de se séparer de son mari. Maria Luisa Torres décidé de demander l'aide d'une assistante sociale : Sœur Marie. Celle-ci lui promet de trouver rapidement une garderie. Quelques heures après l'accouchement, la religieuse serait entrée dans sa chambre et lui aurait volé son bébé.

Lors de son audition mardi dernier, la mère biologique de Pilar a affirmé aux juges qu'elle n'avait pas fait de démarches pour retrouver sa fille auparavant, par crainte de représailles de la religieuse.

Plusieurs mères se sont signalées

De son côté, Pilar assure que ses parents adoptifs lui avaient toujours fait croire que sa mère biologique était une délinquante et qu'ils l'avaient abandonnée à sa naissance.

Le cas de Pilar ne serait pas isolé. Plusieurs mères madrilènes se sont déjà signalées à la justice pour des faits similaires. Eux aussi ont perdu la trace de leurs enfants au moment où la Sœur Marie travaillait comme assistante sociale dans cette clinique mais aussi dans d'autres centres d'accueil pour femmes enceinte. D'autres femmes ont également saisi la justice car l'Ordre de la Charité serait lié à d'autres disparitions en Espagne.