Espagne : Pedro Sanchez prêtera serment samedi pour prendre la tête du gouvernement

Pedro Sanchez, Espagne crédit : EMILIO NARANJO / POOL / AFP - 1280
Pedro Sanchez est à la tête d'une majorité très fragile au Parlement espagnol © EMILIO NARANJO / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Après avoir poussé Mariano Rajoy vers la sortie vendredi, Pedro Sanchez va prêter serment comme chef de gouvernement samedi matin, un préalable nécessaire avant de former son gouvernement dans les jours à venir.

Le socialiste espagnol Pedro Sanchez doit prêter serment samedi comme chef d'un gouvernement qu'il doit encore former, après avoir renversé le conservateur Mariano Rajoy en faisant voter une motion de censure au Parlement.

Encore un gouvernement à former. Pedro Sanchez, un économiste de 46 ans sans expérience du pouvoir, devait prêter serment à 11 heures devant le roi Felipe VI au palais de la Zarzuela, dans la banlieue nord-ouest de Madrid. Le chef du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) doit encore nommer les membres de son gouvernement et ce n'est que quand la liste sera publiée au journal officiel qu'il pourra prendre ses fonctions, dans les jours qui viennent.

De l'éviction de son parti... Après avoir mené son parti à deux défaites électorales cuisantes en 2015 et 2016, contraint à la démission par l'appareil du PSOE et remis en selle par les militants, Pedro Sanchez a réussi à déboulonner Mariano Rajoy, un vétéran de la politique de 63 ans, au pouvoir depuis 2011.

... à la plus haute fonction. Il a déposé le 25 mai une motion de censure contre Mariano Rajoy au lendemain de la condamnation de son Parti Populaire dans un procès pour corruption. Une affaire de trop pour le Parti Populaire (PP), qui était jusqu'à présent sorti indemne de multiples scandales. L'opposition s'est liguée contre Mariano Rajoy, lâché par ses alliés centristes de Ciudadanos et par les nationalistes basques du PNV dont il venait d'obtenir l'approbation du budget contre un demi-milliard d'euros d'investissements. La motion a été adoptée vendredi par 180 voix sur 350 à la Chambre.

Une majorité très fragile. Lors de sa première prise de parole, son successeur surnommé "le beau mec", a promis d'aborder avec "humilité tous les défis auxquels le pays fait face" en citant en particulier "l'urgence sociale", alors que le chômage et la précarité minent toujours l'Espagne malgré son insolente reprise économique.

Mais il devra démontrer qu'il peut gouverner avec ses 84 députés socialistes après avoir réuni une majorité hétéroclite allant de la gauche radicale Podemos aux indépendantistes catalans et aux nationalistes basques du PNV. Ses alliés de circonstance ont tous souligné que leur vote contre Mariano Rajoy n'était pas un chèque en blanc. Podemos réclame avec insistance d'entrer au gouvernement.

L'enjeu catalan. Pedro Sanchez s'est déjà lié les mains en promettant au PNV de ne pas toucher au budget de Mariano Rajoy et à ses largesses financières pour le Pays basque. Il a en outre promis aux indépendantistes catalans qu'il essaierait de "jeter des ponts pour dialoguer" avec le gouvernement régional de Quim Torra, qui prendra ses fonctions samedi à l'heure où Pedro Sanchez prêtera serment.