Espagne : les gays se marient à la hâte

De nombreux homosexuels espagnols s’empressent de se marier avant les élections législatives anticipées du 20 novembre prochain.
De nombreux homosexuels espagnols s’empressent de se marier avant les élections législatives anticipées du 20 novembre prochain. © Maxppp
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Tugdual de Dieuleveult avec Henry de Laguérie
L’opposition espagnole pourrait prendre le pouvoir dimanche et modifier les droits des homosexuels.

Les sondages laissent peu de suspense. L'Espagne devrait basculer à droite dimanche lors des élections législatives anticipées. Face à cette alternative politique, les homosexuels espagnols craignent pour les droits qu’ils ont acquis depuis 2005 avec la politique sociale de José Luis Zapatero, notamment le droit au mariage et à l’adoption

De nombreux homosexuels espagnols s’empressent donc, depuis quelques semaines, de se marier avant les élections législatives anticipées du 20 novembre prochain.

Mariano Raroy, hostile au mariage des homosexuels

Chef de file du mouvement et favori des sondages pour l’élection de dimanche, Mariano Raroy, a toujours été hostile au mariage des homosexuels.

Aujourd’hui, il cultive l’ambiguïté sur le sujet. S’il n’évoque pas une abrogation pure et simple de la loi, il envisage de la modifier. Il veut un Pacs à la française et entend supprimer le terme de mariage.

"Une épée de Damoclès au dessus de nos têtes"

Djema et Marissa sont en couple depuis 10 ans. Elles se sont mariées il y a trois semaines. Pendant longtemps elles ont pensé à officialiser leur union mais elles avaient toujours repoussé la date, un peu rebutées à l’idée de se lancer dans des démarches administratives. C’est la peur de perdre ce droit après les élections qui les a décidées.

Avec la probable victoire de la droite, Marissa craint un retour en arrière : "il y a une épée de Damoclès au dessus de nos têtes car les déclarations de Mariano Raroy sont très ambivalentes au sujet de cette loi".

Djema, elle, est absolument contre une modification de la loi ou même de la dénomination du terme de "mariage" en "pacs à la française". "Changer le nom cela revient à réduire nos droits. Nommer différemment deux choses identiques est une discrimination" s’insurge-t-elle.

Face aux menaces de la droite, Marissa explique qu’elle fera tout pour défendre ses droits. Elle est d’ailleurs persuadée du soutien de la société. "Même si nos droits doivent reculer, on ne retournera pas dans le placard, on est là et on restera visibles", conclut la jeune femme.