Espagne : ils tentaient d’acheter un rein à un Marocain

Voiture de police en Espagne - 1280x640
Cinq personnes ont été arrêtées dans cette affaire. © DOMINIQUE FAGET / AFP
  • Copié
Henry de Laguérie et A-J. C.
Le chef d’une bande de cambrioleurs était prêt à payer 6.000 euros à la victime, un immigrant sans ressources.

Le chef du groupe mafieux avait besoin d’un rein pour son fils. Alors il a tenté d’acheter l’organe à un immigrant marocain dans la région de Barcelone, en Espagne, et n’a pas hésité à le séquestrer et le menacer de mort quand l’homme a changé d’avis. Cinq personnes ont été arrêtées dans cette affaire.

Une victime vulnérable. La victime, un homme de nationalité marocaine sans aucune ressources et vulnérable, avait bien effectué les premières démarches pour faire don de son rein. Il s’était rendu plusieurs fois dans un hôpital près de Barcelone pour réaliser des tests cliniques, expliquant aux médecins que son rein serait destiné à sauver son meilleur ami, un Serbe de 30 ans souffrant d’insuffisance rénale.

Mais il agissait en réalité sous la contrainte, celle du père du receveur de l’organe, le chef du clan des Radosavljevic, une organisation criminelle serbe spécialisée dans le cambriolage de maisons de luxe dans toute l’Europe. Le "clan" utilisait des mineurs, spécialisés dans le vol de bijoux et d’argent liquide, notamment à Munich. 

C’est d’ailleurs en enquêtant sur cette bande internationale, en coopération avec des policiers belges, français et allemands, que les policiers espagnols ont découvert ce trafic d’organe, interdit en Espagne et passible de douze ans de prison. 

6.000 euros pour un rein. Le groupe mafieux voulait acheter le rein de la victime pour 6.000 euros. Au dernier moment, l’homme s’est rétracté. Il a alors été "séquestré, frappé et menacé de mort", selon la police espagnole. Outre les cinq arrestations dans cette affaire, la police a aussi pu démanteler le gang de cambrioleurs et 48 personnes ont été arrêtées. 

Ce n’est pas la première fois que l’Espagne, pays du monde où le don d’organes est le plus répandu, est confrontée à ce type de trafic : en 2014, la police avait déjà arrêté un Libanais qui tentait d’acheter un foie à un Roumain.