En visite à Paris, Raul Castro rencontrera Hollande lundi

François Hollande et Raul Castro à l'ONU, le 28 septembre 2015.
François Hollande et Raul Castro à l'ONU, le 28 septembre 2015. © AFP PHOTO/ POOL / ALAIN JOCARD
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Xavier Yvon avec Julien Diaz , modifié à
Une première visite d'Etat d'un leader cubain que l'Elysée qualifie "d'exceptionnelle". Au programme, accords économiques et évocation des droits de l'Homme. 

C'est une visite historique. Arrivé samedi pour cinq jours, Raul Castro est le premier dirigeant cubain (depuis l'indépendance de l'île) à être accueilli de manière officielle en France. Lundi, il rencontrera notamment le président de la République. Objectif : accompagner le processus d'ouverture de Cuba, amorcé il y a un peu plus d'un an par la reprise des relations avec les Etats-Unis.

De l'air pour l'économie cubaine. Les drapeaux cubains pavoisent déjà l'avenue des Champs Elysées. Lundi, la plus belle avenue du monde accueillera Raul Castro, accompagné de la Garde républicaine. Une première visite d'Etat d'un leader de l’île - son frère Fidel n'était en effet jamais venu officiellement - que l'Elysée qualifie "d'exceptionnelle". Mais au-delà des honneurs, Raul Castro vient surtout à Paris chercher de l'air pour l'économie cubaine. Le pays traîne en effet une dette de quinze milliards d'euros. Une dette que la France annulera en grande partie lors de la visite. Le reste sera converti en investissements à Cuba, avec des projets associant des entreprises françaises. 

Faire respecter les droits de l'Homme par la diplomatie économique. Les droits de l'Homme seront aux aussi évoqués, en petit comité. Pour Jean-Pierre Bel, conseiller de François Hollande pour l'Amérique latine, le respect des droits de l'Homme passera par la diplomatie économique. "Est ce que c'est en se coupant d'un pays, est ce que c'est en mettant en place un blocus, qu'on arrive à faire évoluer les droits de l'Homme et la démocratie ? Où est-ce au contraire en favorisant les échanges de personnes et de biens ? Vous avez compris que je pense que la deuxième formule est la meilleure", explique l'ancien président du Sénat au micro d'Europe1. 

Plus de coopération avec Cuba, c'est aussi une alliance avec un pays dont la voix compte en Amérique latine. Récemment lors de la COP21, Raul Castro avait permis, à la demande de François Hollande, d'aplanir des difficultés avec certains pays de la région.