En Thaïlande, une mère accusée de lèse-majesté pour avoir dit "ouais" sur Facebook

La Thaïlandaise avait répondu "ouais" à un message privé sur Facebook jugé insultant pour la famille royale.
La Thaïlandaise avait répondu "ouais" à un message privé sur Facebook jugé insultant pour la famille royale. © LEON NEAL / AFP
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avec AFP , modifié à
La mère d'un opposant thaïlandais a été accusée de lèse-majesté pour avoir répondu "ouais" à un message privé Facebook jugé insultant pour la famille royale.

La mère de l'un des fers de lance de la fronde étudiante contre la junte thaïlandaise a été mise en examen lundi pour un message lèse-majesté sur Facebook, dernière affaire menée par une junte ayant pris le pouvoir au nom de la défense de la monarchie.

Des messages privés. "Le dossier a été validé par le tribunal militaire", a annoncé son avocat, Anon Nampa. Patnaree Chankij, 40 ans, est poursuivie pour avoir violé l'article 112 du code pénal, qui punit de 15 ans de prison toute personne diffamant la famille royale. D'après ses avocats, elle a été inculpée pour avoir écrit "ja" - l'équivalent thaïlandais de "ouais" - en réponse à des messages privés sur Facebook jugés insultants pour la famille royale. Elle a été laissée libre, contre paiement d'une caution, un fait rarissime en Thaïlande, où les prévenus pour lèse-majesté passent habituellement de longs mois en détention dans l'attente de leur procès. 

Des précédents. Dans un contexte de grande inquiétude autour de la santé du roi de Thaïlande, hospitalisé et invisible depuis des mois, la junte multiplie les procès pour lèse-majesté, avec des peines lourdes à la clef. En août 2015, un homme et une femme ont été condamnés à 30 et 28 années de prison pour des commentaires sur Facebook. A l'approche d'un référendum sur un nouveau projet de Constitution prévu dimanche, la junte est de plus en plus nerveuse. Elle a interdit tout débat et toute campagne sur le texte, jugé antidémocratique par l'opposition.