En France, le girafon danois aurait eu la vie sauve

La Réserve africaine de Sigean accueille déjà plusieurs girafes.
La Réserve africaine de Sigean accueille déjà plusieurs girafes.
  • Copié
, modifié à
COUP DE GUEULE - Le directeur de la réserve africaine de Sigean, dans l'Aude, aurait accueilli Marius avec plaisir.

Regrets. Il confie être "profondément scandalisé" aux journalistes du Midi-Libre. Jean-Jacques Boisard, directeur de la Réseve africaine de Sigean, dans l'Aude, garde en travers de la gorge l’euthanasie de Marius, le girafon du zoo de Copenhague. L’animal aurait parfaitement pu être accueilli chez lui, il déplore simplement qu’on ne lui ait pas demandé. "Qu’on nous les amène, on les recevra", a-t-il déclaré. Selon ce passionné de zoologie, cet épisode qui a fait grand bruit sur la Toile est le symptôme d’une profession divisée en deux camps. "Nous ne faisons pas le même métier", a-t-il asséné en référence à l'attitude des dirigeants du zoo danois.

Deux écoles. En effet, la réserve de Sigean s’étend sur 300 hectares, quand le zoo en question n’en fait que 11. D’un côté, l’idée est de "montrer le comportement naturel des animaux", de l’autre, on les montre comme des pièces d’"une collection". Deux projets, et deux façons de faire que souligne le directeur de la réserve. "On laisse la nature faire, à l’exception de deux contraintes : l’apport de nourriture, et la séparation des prédateurs et des proies. La nature décide, on ne se prend pas pour Dieu !".

Indignation. Selon lui, la décision d’euthanasier Marius pour cause de consanguinité est une aberration. "Quand un groupe marche et se reproduit, c’est la nature qui sélectionne le patrimoine génétique intéressant pour le futur d’une espèce", argumente Jean-Jacques Broisard qui dénonce également des impératifs financiers. "Pourquoi mettre une girafe africaine au Danemark, alors que six mois durant, elle ne pourra pas être dehors ? Pourquoi les habiliter à recevoir ce type d’espèce ? Mois, jamais je n’aurai d’ours polaire dans le sud de la France ! C’est sûr au printemps, un girafon, ça attire les visiteurs, mais l’hiver venu, quand on n’a pas de box chauffé pour lui, on évoque la consanguinité". Au-delà du coup de gueule, Jean-Jacques Broisard ne tournera pas la page avant que des sanctions soient prises. Il a écrit à l’Association européenne des zoos et aquariums en menaçant de quitter la structure.  

sur le même sujet, sujet,

L'INFO - L'euthanasie d'un girafon fait scandale au Danemark