Emeutes : mauvaise passe pour Cameron

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Hélène Favier , modifié à
En baisse dans les sondages, le dirigeant anglais entretient des rapports tendus avec sa police.

La pression sur les épaules de David Cameron se fait plus pesante encore. Le Premier ministre britannique, critiqué pour sa gestion des émeutes de Londres, doit faire face, ce week-end, au mécontentement grandissant de l’opinion – il est en chute libre dans les sondageset à la colère des policiers.

En chute libre dans les sondages

Les Britanniques semblent, en effet, de moins en moins en phase avec leur Premier ministre. Une majorité d’entre eux lui reprochent de ne pas avoir réagi assez tôt pour reprendre en main la situation face aux émeutes qui secouent l'Angleterre ces derniers jours.

Ainsi selon un sondage publié vendredi par The Independent, 54% des Britanniques critiquent le dirigeant conservateur, qui n'est pas rentré de vacances avant que les violences atteignent leur pic lundi. Ce résultat recoupe la conclusion d'un autre sondage, celui du Guardian, selon lequel seulement 30% des Britanniques estiment que leur Premier ministre a bien répondu aux violences.

Rapports tendus avec la police

La colère gronde également du côté des policiers, rapporte samedi The Guardian.

En fait de semaine, David Cameron a jeté de l'huile sur le feu, en s’en prenant directement aux méthodes de la police, "dépassée", selon lui, au début des émeutes. "Au départ, la police a beaucoup trop traité la situation comme s'il s'agissait juste d'une question d'ordre public, alors qu'il s'agissait de criminalité", a ainsi fustigé le Premier ministre, jeudi. Il y avait "trop peu d'hommes dans les rues" et cette "tactique ne marchait pas", a-t-il insisté.

La riposte des officiers britanniques n’a pas tardé. Le patron de l'Association des chefs de police, Hugh Orde, est allé lui répondre sur la BBC, rétorquant que le retour au calme n'était pas à mettre à son crédit, mais à celui des forces de l'ordre, dont la réponse a été "magnifique".

Le gouvernement veut toujours réduire les effectifs

Enfin, samedi, la colère des policiers est encore montée d’un cran. Nombre d'entre eux se sont en effet agacés des propos du ministre des Finances George Osborne, qui a annoncé que la réforme de la police britannique se poursuivrait en dépit des récentes émeutes.

Cette réforme prévoit la réduction du budget de la police de deux milliards de livres sterling, ce qui équivaut à la perte de 30.000 emplois, afin de faire face à un déficit record. Des coupes jugées "impensables" par les policiers, après les émeutes.