Donald Trump n'a pas épargné Hillary Clinton sur l'affaire de ses e-mails ou les prétendues agressions sexuelles commises par son mari Bill. 1:06
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A.H. , modifié à
Invité d'Europe 1 lundi, Jean-Éric Branaa, spécialiste des États-Unis, a souligné la violence inouïe des débats entre Hillary Clinton et Donald Trump.

Les observateurs n'avaient "jamais" vu un tel déferlement de violence dans des élections présidentielles américaines. Dimanche, lors du second débat entre Hillary Clinton et Donald Trump, les deux candidats se sont lancés dans une joute verbale où les attaques étaient bien plus personnelles que politiques.

Des agressions dans les deux camps. "La violence a été des deux côtés. Ils se sont renvoyés la balle sans cesse", a constaté Jean-Éric Branaa, spécialiste des États-Unis, invité d'Europe 1 lundi. "Les deux candidats qui étaient sur scène sont les plus impopulaires de tous les temps. 60% d’opinions négatives pour chacun d’entre eux. Le spectacle qu’ils ont donné hier soir ne va pas arranger les choses", observe le spécialiste, également maître de conférence à l'université Paris 2. De la misogynie de Trump aux allégations d'agressions sexuelles concernant Bill Clinton, en passant par les impôts non-payés et l'affaire des e-mails d'Hillary Clinton, les deux candidats ne se sont rien épargnés. "Mais ils ont tout simplement oublié de parler du seul sujet qui comptait hier soir, c’est-à-dire les Américains et leur vie quotidienne", déplore Jean-Éric Branaa.

Une violence qui pourrait desservir Clinton ? Pour le spécialiste des États-Unis, "la haine s'est installée dans les deux camps". "On a un vote très partisan. Les supporters sont maintenant dans des tranchées", juge-t-il. "Il ne reste que 9% d’Américains qui ne sont pas encore décidés. Le risque, c’est qu’ils décident de ne pas aller voter", précise le maître de conférence. Il note : "Toutes les études le montrent : ceux qui soutiennent Donald Trump iront voter car la colère est beaucoup plus forte de leur côté". Les partisans d'Hillary Clinton, eux, pourraient se lasser plus facilement de la violence à outrance.