Egypte : début des législatives, qui devraient consolider le pouvoir d'al-Sissi

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B.W. avec AFP , modifié à
Les bureaux de vote ont ouvert dimanche pour des législatives s'étalant sur un mois et demi, afin d'élire un Parlement qui devrait renforcer la mainmise du président égyptien en l'absence de toute opposition, violemment réprimée.

Les Egyptiens ont commencé à voter dimanche pour élire un Parlement qui va renforcer la mainmise du président Abdel Fattah al-Sissi sur le pays en l'absence de toute opposition, violemment réprimée depuis qu'il a destitué son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi il y a plus de deux ans.

Les Frères musulmans, grands absents de ces élections. Le seul enjeu de ce scrutin joué d'avance qui s'étale sur un mois et demi sera la participation, selon les experts : elle permettra de savoir si la grande popularité, le quasi-culte de la personnalité dont jouit l'ex-chef de l'armée depuis qu'il a mis une fin brutale à l'éphémère pouvoir civil des Frères musulmans s'effrite ou non dans un pays dont l'économie est en déliquescence.

Dans le bureau de vote installé dans une école primaire du quartier de Haram, au coeur de la capitale, une quarantaine d'électeurs sont entrés dans le calme dimanche matin, à 7 heures, heure locale. Les femmes d'un côté, les hommes de l'autre.

Un "parlement du président". "Ce sera le Parlement du président", estime sans ambages Hazem Hosny, professeur de Sciences politiques à l'université du Caire. "Une chambre d'enregistrement", renchérissent unanimes les politologues et diplomates interrogés.

Car après avoir destitué le 3 juillet 2013 Mohamed Morsi, le pouvoir d'al-Sissi a tué plus de 1.400 manifestants islamistes réclamant le retour de leur président, le premier élu démocratiquement en Egypte. Plus de 15.000 membres de la confrérie des Frères musulmans, à laquelle appartient Morsi, ont également été emprisonnés. Des centaines - à l'instar de Mohamed Morsi en personne - ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs vivement dénoncés par l'ONU.