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Gwendoline Debono avec GM , modifié à
Europe 1 a embarqué à bord du premier vol d'EgyptAir reliant Paris au Caire jeudi. Quelques heures plus tôt, le vol faisant le même trajet s'est abîmé en mer.
REPORTAGE

Les questions se posent, nombreuses, après la disparition - toujours inexpliquée - du vol EgyptAir MS804 reliant Paris Charles-de-Gaulle au Caire mercredi soir. Jeudi, Europe 1 a embarqué dans le premier vol d'EgyptAir faisant la liaison vers la capitale égyptienne après cette disparition. A bord, les passagers étaient pou la plupart choqués par le drame.

Un vol à part. Dans ces circonstances évidemment particulières, le vol avait été mis à part à l'aéroport. Tout un hall d'embarquement avait été réservé pour ce premier décollage d'un avion de la compagnie égyptienne à destination du Caire depuis la catastrophe. Un contrôle de sécurité spécial a aussi été dédié à l'avion. Sur place, alors que sept agents de sûreté fouillaient minutieusement les passagers, ces derniers semblaient un peu hébétés à l'idée de monter dans l'avion. "J'étais très perturbée ce matin quand j'ai appris la nouvelle", a affirmé une passagère rencontrée par Europe 1. "C'est étrange, on se dit 'est-ce qu'on annule, est-ce qu'on annule pas ?'", s'est interrogée une autre. "Il faut penser aux navigants d'EgyptAir qui ont pris le vol ce matin alors que plusieurs de leurs collègues sont morts", a témoigné un dernier.

Les passagers inquiets. A l'embarquement, le personnel naviguant tentait d'ailleurs de sourire à l'entrée dans l'avion des passagers. Pourtant, le silence était pesant, comme si tous les passagers songeaient aux personnes montées dans l'avion la veille et que ne sont jamais arrivées à destination. Emprunter cette même passerelle, chercher sa place, porter sa valise jusqu'au coffre à bagage... Bref, faire les mêmes actions que les passagers de la veille. Lors des démonstrations de sécurité, un homme se prend le visage entre les mains. Un membre de sa famille était à bord du vol MS804 de mercredi soir.

Le survol de la zone. Trois heures et demie plus tard, la quasi-totalité du vol est comme hypnotisée par le trajet de l'avion qui s'affiche sur les écrans et le survol de la zone dans laquelle les contrôleurs aériens ont perdu le contact avec l'Airbus A320 d'EgyptAir quelques heures plus tôt. "Dès que cette zone sera passée, je crois que me sentirais mieux. C'est totalement irrationnel et illogique. En plus, je devais prendre le vol d'hier, mais je ne l'ai pas pris car je ne voulais pas réveiller ma famille à quatre heures du matin pour venir me chercher", témoigne une passagère. Deux rangées plus loin, une femme prie du bout des lèvres et l'atterrissage arrache un cri à une proche de victime, qui s'effondre en sortant de l'aéroport.