Ecoutes : Cameron nie son implication

© MAXPPP
  • Copié
La rédaction d'Europe1.fr avec AFP et Reuters , modifié à
Le Premier ministre britannique a été entendu mercredi par les parlementaires.

Après les Murdoch père et fils, c'était mercredi au tour de David Cameron d'affronter les députés britanniques. Le Premier ministre britannique a été auditionné pendant plusieurs heures à l'occasion d'un débat extraordinaire à la Chambre des communes, sur le scandale des écoutes téléphoniques imputées à l'hebdomadaire News of the World.

"Nous devons nous assurer que les écoutes téléphoniques illégales par les journalistes n'arrivent plus jamais", a assuré David Cameron, très chahuté, dès le début de son intervention. Le Premier ministre a nommé les personnes qui formeront un panel d'enquêteurs. Il a plaidé pour "une complète transparence dans la relation entre les médias et les politiciens". Ce panel, composé de journalistes et d'un ancien chef de police, devra "donner son rapport dans 12 mois".

Sur la transparence, David Cameron a frontalement été attaqué par le leader Lib Dem Simon Hughes, qui lui a demandé de dire que tous les gouvernements ont été "bien trop proches" des géants des médias au Royaume-Uni, et qu'il ne devrait plus y avoir "de visite par la porte de derrière" au 10, Downing Street.

David Cameron a souhaité qu'"aucun groupe de médias ne soit trop puissant", afin de faciliter les relations entre politique et médias. Le Premier ministre a ajouté que dans le passé, la gauche avait probablement surestimé le pouvoir de Rupert Murdoch, et la droite certainement surestimé le pouvoir de la BBC.

"Je n'aurais pas recruté Andy Coulson"

"Avec le recul, je n'aurais pas recruté Andy Coulson" comme directeur de la communication, a assuré David Cameron. Il a ajouté qu'il devrait de "plates excuses" s'il était découvert qu'Andy Coulson, ex-rédacteur en chef de New of the World savait à propos des écoutes. Mais selon certains députés travaillistes, dont leur leader Ed Miliband, David Cameron aurait délibérément ignoré les accusations à l'encontre de son ex-collaborateur. S'il était coupable, Andy Coulson "m'aurait menti", "aurait menti à la police", a argué David Cameron.

Ed Miliband n'a pas jugé les explications de David Cameron suffisantes. "C'était une erreur de jugement catastrophique. Pourquoi est-ce qu'il ne s'excuse qu'à demi-mots au lieu de réellement présenter ses excuses pour l'embauche d'Andy Coulson et pour l'avoir amené au coeur de Downing Street", s'est ainsi interrogé le chef de l'opposition.

Un député de l'opposition a assuré pour sa part assuré qu'un conseiller de la famille royale avait été "troublé" par la nomination d'Andy Coulson. "Je ne sais pas si cette information est parvenue au Premier ministre directement, mais elle est certainement parvenue aux équipes de Downing Street", a déclaré à la BBC Chris Bryant. Un porte-parole de Buckingham Palace a qualifié ces propos de "complètement insensés"

"Aucune responsabilité dans BSkyB"

Le travailliste Dennis Skinner a demandé à David Cameron s'il a discuté de l'accord à propos de BSkyB dans l'une de ses rencontres avec News International. Ce à quoi le Premier ministre a répliqué qu'il n'avait jamais eu de "conversation inappropriée". La "grande différence avec l'opposition", "c'est que j'ai rendus publics tous mes contacts" avec News International, a-t-il défendu.

Le Premier ministre a appuyé vers 15h20 sa position devant la Chambre des communes : "je n'ai aucune responsabilité dans BSkyB", a déclaré devant les députés David Cameron. Le magnat des médias Rupert Murdoch avait pourtant obtenu le feu vert du gouvernement pour acquérir les 60,9% qui lui manquait dans le bouquet satellite britannique.

"Un gros problème"

David Cameron a pris lundi la décision d'écourter sa visite en Afrique. Avant son retour, il s'est expliqué mardi lors d'une conférence de presse. Il a considéré que le scandale des écoutes dans son pays était "un gros problème". Mais, a-t-il ajouté, "nous sommes en passe de le résoudre".

Et le chef du gouvernement britannique d'ajouter : "je ne sous-estime pas le problème. Des médias ont commis des actions affreuses, illégales. La police se pose des questions sérieuses sur des cas de corruption éventuelle et sur des enquêtes détournées. Des hommes politiques ont été trop proches de certains médias".

Le Premier ministre britannique a ordonné l'ouverture d'une enquête sur le scandale des écoutes.