Ebola : pourquoi le virus revient-il ?

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M.D avec AFP , modifié à
Alors que l’OMS vient d’annoncer la fin de l’épidémie, un nouveau cas a été confirmé vendredi en Sierra Leone.

Le contexte. Un nouveau cas d'Ebola a été confirmé, vendredi, en Sierra Leone par l'OMS. Pourtant l’organisation mondiale de la santé avait annoncé, jeudi, l'arrêt de "toutes les chaînes connues de transmission" de l'épidémie d'Ebola au Liberia, comme dans l'ensemble de la région de l'Afrique de l'Ouest. La Sierra Leone, elle, était sortie de l’épidémie depuis le 7 novembre.

Que sait-on du nouveau cas ? Il s'agit d'une étudiante de 22 ans, identifiée comme Marie Jalloh, décédée le 12 janvier à Magburaka, dans le nord du pays. Un premier prélèvement a été testé positif au virus jeudi. Un second test a confirmé la présence du virus, selon l'OMS.

D'après le docteur Junisa, Marie Jalloh est tombée malade la semaine dernière alors qu'elle était en vacances dans le village de Baomoi Luma. Elle a été transportée par voie terrestre par ses proches à Magburaka où elle est décédée. D'après un haut responsable au ministère de la Santé, elle vivait habituellement à Lunsar, une autre ville du nord de la Sierra Leone.

L’OMS s’est-elle trompée en annonçant la fin de l’épidémie ? Non, car malgré l’annonce de la fin de l’épidémie, l'institution avait mis en garde contre le "risque permanent de nouvelles flambées durant 2016 en raison de la persistance du virus parmi les survivants". Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait, lui aussi, prévenu que de nouvelles résurgences étaient prévisibles "dans l'année".

Les pays touchés et la communauté internationale avaient réagi avec soulagement mais prudence à la proclamation par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de la fin de cette épidémie, partie en décembre 2013 de Guinée, qui s'est propagée au Liberia et en Sierra Leone voisins, puis au Nigeria et au Mali.

Quand considère-t-on que l’épidémie est terminée ? Pour que l’OMS estime que l’épidémie est finie, il faut qu’aucun nouveau cas n’apparaisse pendant 42 jours, soit deux fois la durée maximale d'incubation, depuis le second test négatif sur le dernier patient.

Pourquoi y a-t-il toujours un risque ? Le risque persiste car le virus subsiste dans certains liquides corporels de survivants. Dans le sperme, par exemple, le virus peut rester jusqu'à neuf mois, voire un an. Une personne guérie peu quand même être porteuse du virus et le transmettre.     

Y-a-t-il un risque de reprise de l’épidémie ? Selon les dernières informations, toutes les mesures ont été prises pour tenter de circonscrire la propagation. Mais aussi pour identifier les personnes ayant été en contact avec Marie Jalloh, dont la famille a été placée en isolement, a assuré vendredi à la presse à Freetown le porte-parole du Bureau de la Sécurité nationale (ONS), Langoba Kelly.

La cellule de gestion de crise a été réactivée, des équipes d'enquêtes de voisinage sont déployées dans les villes de Makeni et Magburaka.  Quelques personnes ayant été en contact avec la jeune femme décédée ont déjà été identifiées.