Dilma, Lula : le jeu des 5 différences

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Candidate à la présidentielle au Brésil, elle est l’héritière désignée de Lula. Un clone ?

Après huit ans passés à la tête du Brésil, Lula, l’enfant pauvre du Nordeste, l’ancien syndicaliste devenu le plus puissant leader de gauche en Amérique latine, a passé la main. Dilma Rousseff, son héritière du Parti des Travailleurs, a été élue dimanche soir à la tête de la 8ème puissance mondiale. Mais la dauphine, n’est pas une copie de l’original. Europe1.fr vous propose un jeu des 5 différences.

Dilma est… une femme. A 62 ans, Dilma Rousseff est même la première femme à diriger le Brésil. Et entrer ainsi dans l’Histoire. Pour préparer cette élection, celle que les Brésiliens n’appellent que par son prénom "Dilma", a opéré une vraie mue. Fini les lunettes qui mangent le visage, le carré défraîchi et les tailleurs vieillots, place aux lentilles de contact, à une coupe de cheveux beaucoup plus courte et à une garde-robe colorée. La chirurgie aurait aussi permis de donner un coup de jeune à son visage. Regardez ce diaporama proposé par le journal mexicain El Universo.

Une technocrate ex-guérillera

Dilma est… une technocrate. A la différence de Lula, l'ancien cireur de chaussures, Dilma Rousseff a eu la chance de faire des études à l’université, en sciences économiques. Avec son image de technocrate, à fond dans ses dossiers, elle est considérée comme la "mère du PAC", le programme d'accélération de la croissance qui finance de gigantesques investissements dans les infrastructures du Brésil. Certains l’ont affublée du surnom de "dame de fer".

Le Brésil, avant Lula, avant Dilma, c’était comme ça :

Dilma est… une ex-guérillera. Lula s’appuyait sur son image de syndicaliste passé à la politique. Dilma Rousseff, elle, a dans son CV plusieurs années de lutte dans des groupes armés lors de la dictature militaire. Arrêtée à Sao Paulo en1970, elle a été condamnée à six ans de prison mais a été finalement libérée en 1972. Torturée, elle aurait craché au visage de son bourreau. Mais elle affirme n’avoir jamais pris les armes. Ce passé lui vaut malgré tout les critiques de la droite.

Dilma a… un caractère bien trempé. Très affable sur la scène internationale, Lula était connu en privé pour son goût pour la plaisanterie. Exigeante avec elle-même, Dilma Rousseff est, elle, intransigeante avec les autres. Elle a la réputation de houspiller publiquement les ministres. Et s’est brouillée avec plusieurs camarades de parti au cours des dernières années. En public, ses détracteurs pointent le manque de charisme de celle qui n’avait jamais affronté le suffrage universel jusque là.

Dilma sur internet

Dilma est… web 2.0. Alors que Lula excellait dans les salles surchauffées avec des discours enflammés à la tribune, Dilma Rousseff joue la carte des nouvelles technologies. Suivant la voie tracée par l’Américain Barack Obama ou par le Colombien Antanas Mockus, la candidate brésilienne s’est lancée en avril dernier sur Twitter où elle est suivie par presque 250.000 personnes.

Malgré toutes ces différences, Dilma Rousseff incarne bien la "continuité" avec Lula. C’était d’ailleurs son principal thème de campagne.