Deuxième phase pour l’opération Serval

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avec Didier François et agence , modifié à
Alors que le Parlement a voté sa prolongation, l’opération entre dans une phase "allégée".

L’ACTU. Le Parlement s'est prononcé lundi pour la prolongation de l'opération militaire française au Mali. Sur le terrain, l’opération Serval est entrée dans une phase de retrait, avec le départ progressif de 500 soldats français. Elle doit, théoriquement, durer jusqu’en décembre.

Pourquoi un vote de prolongation ? C’est la procédure, normale, à suivre lorsqu’une opération militaire est lancée à l’étranger. L'article 35 de la Constitution stipule en effet que lorsque la durée d'une opération extérieure excède quatre mois, sa prolongation est soumise à l'autorisation du Parlement. L'intervention française a débuté le 11 janvier, mais les vacances parlementaires programmées dans la première quinzaine de mai ont conduit à avancer le débat.

Sur le terrain, les djihadistes affaiblis. Les quatre premiers mois de l’opération ont surtout été marqués par les combats contre les islamistes qui avaient pris le pouvoir dans le nord du Mali. Les forces françaises et africaines ont finalement réussi à casser l’appareil militaire d’Al-Qaïda et à reprendre le contrôle de la zone. Il n’y a pratiquement plus de combats sérieux depuis près d’un mois et presque plus de frappes aériennes.

Fin de l’offensive. Maintenant que l’offensive est terminée, l’armée entame sa phase de retrait avec le retour en métropole de la totalité du bataillon parachutiste : les chasseurs du RCP la semaine dernière à Pamiers, les sapeurs du RGP ce lundi à Montauban et les légionnaires du REP qui rejoindront Calvi en fin de semaine. Au total, 500 hommes, sur les 4.500 soldats engagés, auront quitté le Mali dans une semaine.

Un dispositif allégé. Les retraits des troupes devraient s’accélérer dans les prochains mois. L’objectif  est de retirer environ 2.000  à 2.500 hommes dès cet été. Il restera ainsi entre 1.000 et 2.000 hommes sur place jusqu’à l’arrivée des casques bleus de l’ONU au mois de décembre prochain.

Ne pas abandonner le Mali. Le rythme de retrait des troupes pourrait évidemment varier en fonction de l’évolution de la situation au Mali, puisque l’armée française doit veiller à "passer le relais" aux forces africaines. François Hollande a donc répété, vendredi dernier, que le retrait serait "progressif" en "fonction de la situation". "Dès lors que nous avons libéré l'ensemble du territoire, sécurisé la totalité des villes, nous n'avons plus à avoir la même présence. En même temps, nous devons nous assurer que les troupes - africaines notamment - vont avoir la même efficacité", ce qui "prendra du temps", a fait valoir le chef de l’Etat.

Engager un processus électoral. L’objectif de Paris est la tenue d'élections en juillet au Mali, pour restaurer une légitimité démocratique à Bamako. Mais le dialogue entre les autorités maliennes et les populations du nord, notamment les Touaregs, tarde à se mettre en place.