Deux témoignages accablent Berlusconi

Deux femmes ont confirmé devant le parquet de Milan que Silvio Berlusconi organisait des parties de débauche.
Deux femmes ont confirmé devant le parquet de Milan que Silvio Berlusconi organisait des parties de débauche. © REUTERS
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avec AFP
Deux femmes ont confirmé devant le parquet de Milan qu’il organisait des parties de débauche.

Nouvel épisode accablant pour Silvio Berlusconi. Mercredi, deux Italiennes, entendues par le parquet de Milan, ont confirmé les accusations contre Silvio Berlusconi, selon lesquelles le chef du gouvernement italien se serait livré à des parties de débauche dans ses villas.

Ces jeunes filles se sont présentées spontanément au tribunal sur conseil d'une sénatrice du parti d'opposition Italie des valeurs, et y ont été interrogées comme témoins longuement lundi dernier. D’après des sources du parquet de Milan, citées par l’agence Ansa, leurs dépositions sont "importantes pour mettre en lumière le contexte", ont expliqué des sources du parquet de Milan citées par l'agence Ansa.

Chiara et Ambra, deux Piémontaises âgées de 18 ans, disent avoir été invitées dans la nuit du 22 au 23 août dans la résidence du Cavaliere à Arcore, près de Milan.

Une soirée débridée

Les journaux Repubblica et Corriere della Sera ont publié mercredi les comptes-rendus d'interrogatoires des deux jeunes femmes. La jeune Chiara souligne notamment avoir voulu témoigner parce que le Cavaliere les décrivait comme de simples "dîners élégants" alors que pour elle, "ils étaient d'une toute autre nature".

Selon Ambra, à la soirée du 22 août, il y avait "une quinzaine d'invités" presque seulement des femmes dont Nicole Minetti, accusée dans le Rubygate d'avoir organisé une sorte de réseau de prostitution au service du Cavaliere et de son entourage.

Elle décrit aussi comment la soirée a dégénéré au bout de 15 minutes, quand une statuette de Priape, au pénis disproportionné, est passée de main en main. "Certaines filles découvrent leur sein, touchent le président (du Conseil, ndlr) dans ses parties intimes" et "pendant ce temps, elles chantent, l'appellent ‘Papounet’ et lui leur répond : ‘mes petites filles, mes filles’".

D’après Chiara, "à un certain moment, le président leur dit : ‘vous êtes prêtes pour le bunga bunga ? ‘" et les filles répondent en chœur : "oui !!!".

Quand Chiara et Ambra ont décidé de se faire raccompagner, le présentateur du journal télévisé d'une chaîne privée de Berlusconi, Emilio Fede, 79 ans, également poursuivi dans le Rubygate, leur aurait lancé : "si vous voulez partir ok mais ne croyez pas que vous pourrez faire les présentatrices météo (sur sa chaîne ndlr) ou participer à Miss Italia". Les deux jeunes filles avaient été conduites à Arcore après s'être vu promettre par Fede de présenter la météo moyennant 5.000 euros par semaine.

Le clan Berlusconi dément

Les avocats du Cavaliere ont immédiatement rejeté les déclarations des deux jeunes filles affirmant qu'elles sont "dénuées de tout fondement et contredisent de nombreuses indications qui vont dans une direction complètement opposée".

Dans le procès du Rubygate qui a commencé le 6 avril, Silvio Berlusconi est accusé d'avoir rémunéré les prestations sexuelles d'une jeune Marocaine, "Ruby", mineure à l'époque et d'avoir abusé de ses fonctions en appelant la police pour la faire libérer après son interpellation pour un vol.