Dette : la grosse colère d’Obama

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avec AFP , modifié à
Le président aurait quitté la pièce, agacé, lors d’une réunion mercredi à la Maison-Blanche.

"J'en suis arrivé au point où je dis: ‘assez’". Ce sont les mots qu’aurait lancé Barack Obama mercredi, lors d’une réunion consacrée au relèvement du plafond de la dette, selon une source républicaine anonyme. "J'ai atteint ma limite. Il se peut que je perde la présidence à cause de cela, mais je ne vais pas céder là-dessus", aurait aussi prévenu le président américain.

Il s’est "échauffé"

Toujours selon la même source, le chef d’Etat "s'est échauffé" et a insisté pour qu'un accord global soit trouvé, à l'issue de la quatrième réunion en quatre jours à la Maison-Blanche. Le chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants Eric Cantor avait proposé de relever le plafond de la dette en plusieurs fois.

Le président américain aurait dit "ne pas avoir peur d'opposer son veto" à une approche à court terme. Il aurait aussi assuré que si le département du Trésor se retrouvait en défaut de paiement, "les impôts devraient augmenter pour tous les Américains", a ajouté cette source républicaine.

"C'est très exagéré"

Mais entre républicains et démocrates, les versions divergent. Un conseiller démocrate a en effet démenti que le président ait abruptement quitté la pièce. "C'est très exagéré", a-t-il estimé. Ce conseiller a toutefois confirmé que Barack Obama, impatient face à l'approche de la date butoir du 2 août, avait dit "c'est assez".

Le département du Trésor a en effet expliqué qu'il ne pourrait pas éviter de se retrouver en défaut de paiement si le plafond légal de la dette publique du pays n'était pas relevé d'ici au 2 août. Le maximum est déjà atteint, mais les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, refusent de voter un relèvement et demandent qu'on s'attaque au déficit. La dette fédérale américaine atteint 14.294 milliards de dollars.

Selon le programme quotidien du président, les négociations doivent reprendre jeudi à la Maison-Blanche.

"Des problèmes énormes"

Depuis dimanche, des réunions quotidiennes sont organisées à la Maison-Blanche avec les élus démocrates et républicains. Mais jusqu'ici, elles n’ont abouti à aucun résultat concret.

Une impasse politique qui suscite l'impatience de la Fed, mais aussi de la Chine, premier détenteur de bons du Trésor américain. Pékin a ainsi demandé aux Etats-Unis d'"adopter des mesures (...) pour préserver les intérêts des investisseurs".

Moody's, l'une des grandes agences d'évaluation financière,a précisé sa menace d'abaisser la note de dette des Etats-Unis. Standard & Poor's a aussi prévenu en privé des parlementaires qu'elle déclasserait la dette des Etats-Unis si le Congrès ne relevait pas le plafond de la dette.

De son côté, le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a averti qu'un défaut de paiement créerait des "problèmes énormes" pour le pays et une "crise majeure" à l'échelle mondiale.