Des victimes américaines de la Shoah indemnisées par un fonds français

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Ces victimes ont été déportés de la France vers les camps d'exterminations nazis, dont celui d'Auschwitz en Pologne. © VALERY HACHE / AFP
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avec AFP , modifié à
Ces victimes ont été déportées de la France vers les camps d'extermination à bord de trains français.

Des dizaines de victimes américaines de la Shoah qui avaient été déportées en train depuis la France ont commencé à être indemnisées par un fonds doté par Paris selon un accord conclu en 2014 avec Washington, a indiqué jeudi la diplomatie américaine.

La SNCF un temps menacée. Aux termes de ce règlement d'indemnisation franco-américain, entré en vigueur en 2015, la France a doté un fonds de 60 millions de dollars destinés à des victimes de l'Holocauste et à leurs familles, notamment de nationalité américaine, déportées en train vers les camps de la mort lors de la Seconde guerre mondiale. Ce dossier ultra sensible, qui a connu des années de tractations et de polémiques, avait failli priver la SNCF de contrats commerciaux aux États-Unis.

Pour les victimes et leurs héritiers. Le département d'État, qui gère dorénavant le fonds d'indemnisation, s'est déclaré dans un communiqué "heureux" d'"avoir commencé à payer (...) ou d'être sur le point de payer (...) une trentaine de survivants de la déportation et certains de leurs conjoints toujours vivants". Des dédommagements ont également commencé à être versés aux "héritiers" de victimes décédées. À ce jour, le ministère américain des Affaires étrangères a payé plus de 8,4 millions de dollars et approuvé d'autres requêtes d'indemnisation pour plus de 2,5 millions de dollars. D'autres dossiers pourront être déposés par d'éventuels survivants jusqu'en janvier 2017.

La SNCF pas responsable, selon la France. Réquisitionnée par l'Allemagne nazie, la Société française des chemins de fer avait transporté en train 76.000 Juifs à travers la France vers les camps d'extermination entre 1942 et 1944. Environ 3.000 d'entre eux ont survécu, selon le groupe ferroviaire. Cette affaire avait failli priver la SNCF de contrats commerciaux aux États-Unis, via des contestations devant des tribunaux d'États américains. Le ministère français des Affaires étrangères avait rappelé fin 2015 que "la SNCF n'a jamais été tenue pour responsable de la déportation. Elle a été un instrument de la déportation".