Des ouvriers à l'intérieur de Fukushima

(Archives) Les ouvriers doivent rester 10 minutes au maximum dans le réacteur pour être le moins exposés.
(Archives) Les ouvriers doivent rester 10 minutes au maximum dans le réacteur pour être le moins exposés. © REUTERS
  • Copié
avec Anthony Dufour et agences , modifié à
L'opération vise à faire baisser les niveaux de radioactivité dans le réacteur n°1 de la centrale.

C'est la première fois que des ouvriers pénètrent dans le réacteur n° 1 depuis l'explosion dans la centrale nucléaire de Fukushima survenue au lendemain du séisme et du tsunami qui ont dévasté le nord-est du Japon le 11 mars dernier.

Avec une allure de spationautes, deux ouvriers, munis de combinaisons de protection et de bouteilles d'oxygène, sont entrés jeudi dans le bâtiment dans le cadre d'une opération qui vise à mettre en place un système de ventilation pour y faire baisser le niveau de radioactivité. Ils ne sont restés que quelques minutes, le temps de confirmer les observations faites par des robots ces derniers jours.

Jusqu'à présent, les niveaux de radiation étaient trop importants pour permettre une incursion humaine au sein des réacteurs. Mais après avoir pompé une partie de l'eau radioactive, les robots ont montré il y a quelques jours une nette amélioration.

Envoyés pendant 10 minutes

Dans la journée, une douzaine d'ouvriers devraient à leur tour pénétrer dans le réacteur pour mettre en route ce système de ventilation qui devrait faciliter par la suite les travaux de réparation des circuits de refroidissement. Les employés devraient entrer dans le bâtiment via une tente spécialement installée devant le réacteur pour servir de sas et prévenir toute fuite radioactive."Nous envoyons les travailleurs par petits groupes pendant une durée maximum de dix minutes pour limiter la durée d'exposition aux radiations", a précisé Atoshi Watanabe, porte-parole de Tokyo Electric Power (Tepco).

Exposés à 3 millisieverts

Les employés devraient être exposés à environ 3 millisieverts de radioactivité pendant les dix minutes qu'ils passeront à l'intérieur. La limite légale de radiations autorisées pour les hommes travaillant dans le nucléaire en temps de crise a été relevée à 250 millisieverts par an depuis l'accident de Fukushima, contre 100 auparavant.

Tepco tente depuis près de deux mois de rétablir les circuits de refroidissement des quatre réacteurs endommagés par le tsunami. L'opérateur estime qu'il lui faudra trois mois pour commencer à réduire la radioactivité et jusqu'à la fin de l'année pour refroidir les réacteurs.