Des milliers d'Israéliens réclament la démission de Netanyahu

"Crime Minister" disaient les pancartes des manifestants.
"Crime Minister" disaient les pancartes des manifestants. © JACK GUEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Des milliers de personnes ont manifesté vendredi dans les rues de Tel Aviv pour demander la démission du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. 

Quelques milliers d'Israéliens ont réclamé vendredi à Tel-Aviv la démission du Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de la première manifestation depuis que la police a recommandé son inculpation pour corruption. Les manifestants, venus en couple avec leurs enfants pour nombre d'entre eux, se sont rassemblés dans une ambiance enjouée près du Théâtre national en brandissant sous le soleil des pancartes avec le portrait de Benjamin Netanyahu barré en jaune de l'inscription "Crime Minister" en anglais.

"Bye Bye Bibi". "Bye Bye Bibi", proclamaient d'autres posters en hébreu, employant le surnom du Premier ministre. "Menteur, menteur", ont scandé les manifestants quand l'un des orateurs a tourné en dérision les protestations d'innocence constantes de Benjamin Netanyahu. Tel-Aviv, la capitale économique, culturelle et libérale d'Israël, est depuis des mois le théâtre d'une manifestation hebdomadaire réclamant l'inculpation et le départ du Premier ministre, au pouvoir depuis près de douze ans au total. Le rassemblement de vendredi est le premier depuis que la police a annoncé mardi avoir réuni assez de preuves pour inculper Benjamin Netanyahu pour corruption dans deux affaires.

Corruption et cadeaux de luxe. Bien qu'anticipées de longue date, les recommandations de la police ont provoqué un tumulte politique. La décision d'inculpation appartient à présent au procureur général, et pourrait prendre des mois. Même inculpé, Benjamin Netanyahu ne serait pas tenu légalement de démissionner. Mais la pression que susciterait son inculpation pose d'ores et déjà la question de son avenir à la tête du gouvernement. Dans l'une des enquêtes, Benjamin Netanyahu est soupçonné d'avoir essayé de conclure un accord avec le plus grand quotidien payant israélien pour une couverture favorable de son action. Dans l'autre dossier, la police suspecte le Premier ministre et des membres de sa famille d'avoir reçu de la part de richissimes personnalités pour un million de shekels (environ 230.000 euros) de cigares de luxe, bouteilles de champagne et bijoux, en échange de faveurs financières ou personnelles.