Des Indignés à la sauce américaine

Le mouvement Occupons Wall Street, inspiré des Indignés espagnols et du Printemps arabe, gagne de l'ampleur à New York.
Le mouvement Occupons Wall Street, inspiré des Indignés espagnols et du Printemps arabe, gagne de l'ampleur à New York. © REUTERS
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Le mouvement Occupons Wall Street, inspiré des Indignés espagnols et du Printemps arabe, gagne de l'ampleur.

Des centaines de personnes qui se rassemblent tous les jours aux abords de la Bourse pour protester contre les effets de la crise économique. La scène pourrait se passer à Athènes ou à Madrid. Et bien non. Depuis le 27 septembre, ces rassemblements ont lieu aux alentours de Wall Street, le siège de la Bourse américaine. Les manifestants, pour la plupart des étudiants, ont lancé le mouvement "Occupons Wall Street". Présentation.

Qui sont-ils ? Le mouvement "Occupons Walls Street" se définit sur son site web comme un "mouvement sans leader, avec des gens de toutes couleurs, tous genres et toutes opinions politiques". Ces manifestants assurent d'ailleurs utiliser "la tactique du Printemps arabe" pour arriver à leurs fins. "Nous encourageons la non-violence pour augmenter la sécurité des participants", expliquent-ils.

"La seule chose que nous avons en commun est d'être les 99% qui ne tolérons plus la cupidité et la corruption du 1% restant", écrivent encore ces "indignés" à la sauce américaine. Le coeur du groupe est composé d'environ 500 personnes, essentiellement des jeunes, étudiants ou actifs.

We Are The 99% from socially_awkwrd on Vimeo.

Que revendiquent-ils ? Depuis le 17 septembre dernier, les "99%" se rassemblent quotidiennement au sud de Manhattan, à proximité de Wall Street. Un groupe d'irréductibles campe même dans le Zuccotti Park, rebaptisé Liberty Square. "Notre nation, notre espèce et notre monde sont en crise. Les Etats-Unis ont un rôle important à jouer pour trouver une solution mais nous ne pouvons plus nous permettre de laisser la cupidité du capitalisme et des politiques corrompus définir la politique de notre pays", dit le manifeste du mouvement.

Sur les pancartes que brandissent les manifestants, on peut lire "les banquiers sont des nazis", "le peuple avant les dollars"... Les slogans invitent également à "en finir avec la Fed" (la Réserve fédérale, ndlr) ou de lancer des "bombes au poivre sur Goldman Sachs", la grande banque d'investissement new-yorkaise mise en cause pour son rôle dans la crise économique générale en 2008.

Par qui sont-ils soutenus ? Quelques stars américaines de gauche ont déjà apporté leur soutien à ces "Indignés". Le premier à leur rendre visite a été le cinéaste Michael Moore dès le 27 septembre. Le réalisateur de nombreux films engagés, comme SiCKO ou encore Capitalism, a love story, leur a ainsi lancé : "dans 100 ans, les gens se souviendront que vous êtes venus sur cette place, et que vous avez commencé le mouvement".

L'actrice Susan Sarandon s'est déplacée le même jour. "Les changements n'arrivent jamais d'en haut, ils viennent toujours du bas, et c'est formidable", a-t-elle déclaré de son côté. L'acteur Alec Balswin, qui pourrait briguer la municipalité de New York, s'est lui contenté de leur apporter son soutien via Twitter.

Le richissime Américain George Soros a de son côté annoncé avoir "de la sympathie pour leurs opinions". Selon lui, les manifestations ont été causées par les "super-bonus" versés par les banques. "Je comprends leur réaction, franchement", a-t-il assuré.

Les grands syndicats américains ont eux aussi décidé de soutenir le mouvement. Ils ont annoncé qu'ils participeraient à la grande manifestation prévue mercredi entre la mairie de New York et le Zuccotti Park.

Le mouvement s'étend-il ? New York a ouvert la voie à d'autres villes américaines et même canadiennes. A Boston, Chicago, Los Angeles, San Francisco, Denver ou encore Atlanta des rassemblements ont déjà eu lieu la semaine dernière. Une manifestation est prévue jeudi à Washington DC, la capitale fédérale.

Le Canada n'est pas en reste. Selon la presse locale, des rassemblements sont prévus dans plusieurs grandes villes, comme Vancouver, Toronto mais aussi au Québec, à Montréal.