Etats-Unis : des fioles de variole retrouvées dans un carton

Des flacons remplis de variole ont été retrouvés dans un carton dans un laboratoire américain (photo d'illustration).
Des flacons remplis de variole ont été retrouvés dans un carton dans un laboratoire américain (photo d'illustration).
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Damien Brunon , modifié à
MALADIE - Le virus, éradiqué depuis la fin des années 70 et hautement dangereux, est censé être gardé uniquement dans deux laboratoires aux Etats-Unis et en Russie.

Surprise, c’est la variole ! Lorsqu’on a demandé à un scientifique américain début juillet de nettoyer une chambre froide située entre deux laboratoires dans l’Institut National de Santé à Bethesda, dans la banlieue de Washington, il ne s’attendait sûrement pas à tomber sur ces six flacons dans lesquels le virus avait été emprisonné dans les années 50, rapporte The Guardian.

Virus très dangereux... Il faut dire que la variole n’est pas le virus le plus sympathique qui existe. Pendant des siècles, il a tué un tiers des personnes qu’il a infecté et a laissé les autres avec de terribles cicatrices purulentes sur le visage. Eradiqué en 1978, le virus n’avait pas résisté à l’importante campagne de vaccination dont il avait l’objet à l’époque. Depuis, les deux seules souches de virus présentes sur Terre se trouvent dans un laboratoire d’Atlanta, aux Etats-Unis, et de Novosibirsk, en pleine Sibérie. Tout du moins, c’est ce qu’on pensait jusqu’à aujourd’hui.

Mais peut-être mort. Cela dit, cette étonnante découverte ne devrait à priori pas avoir de conséquence sanitaire. Les flacons retrouvés contiennent le virus, mais celui-ci est gelé. Il est d’ailleurs très probable qu’il soit mort depuis. Des scientifiques américains sont toujours en train d’analyser les échantillons pour savoir ce qu’il en est et les détruire ensuite. Les autorités américaines affirment d’ailleurs que personne n’a été infecté par le virus et qu’aucune trace de ce dernier n’a été détecté dans le bâtiment dans lequel les flacons se trouvaient.

Des questions sur la sécurité. L’affaire fait néanmoins désordre outre-Atlantique puisque c’est la seconde fois en peu de temps qu’une agence sanitaire américaine est prise à défaut sur un germe très dangereux. Le mois dernier, rappelle The Guardian, un sas de sécurité défectueux dans les locaux du Centre de Contrôle et de Prévention des Maladies d’Atlanta avait obligé les employés à se voir prescrire des antibiotiques contre l’anthrax par précaution.

Ce cas de dysfonctionnement n’est d’ailleurs pas sans rappeler la récente affaire concernant les tubes de SRAS perdus par l’institut Pasteur. Lors d’un inventaire classique, l’institution s’était aperçue que des tubes manquaient. Elle avait néanmoins précisé que les souches concernées n’étaient pas dangereuses.

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