De quoi est accusé Ratko Mladic ?

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avec AFP
Il risque la prison à vie s'il est reconnu coupable des quinze charges qui pèsent contre lui.

Ratko Mladic, l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, arrêté jeudi, doit répondre de génocide, crimes de guerre et contre l'humanité durant la guerre de Bosnie (1992-1995), devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

 

Quinze charges contre lui. Il risque la prison à vie s'il est reconnu coupable des quinze charges de génocide, persécutions, exterminations, meurtres, déportations, actes inhumains et prises d'otages notamment qui pèsent contre lui.

 

Nettoyage ethnique. En fuite depuis son inculpation en 1995, Ratko Mladic, 69 ans, est accusé d'être l'un des principaux artisans d'un plan de "nettoyage ethnique" de certaines zones de Bosnie-Herzégovine, aux côtés de l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, arrêté en 2008. Leur plan commun visait, selon l'accusation, à "chasser les Croates et les Musulmans de Bosnie de ces régions afin d'en prendre le contrôle puis de les rattacher à une Grande Serbie".

 

Le siège de Sarajevo. En mai 1992, Ratko Mladic, officier supérieur dans l'armée yougoslave, devient chef d'état-major des forces armées serbes de Bosnie lors de la création de la Republika Srpska, la République auto-proclamée des Serbes de Bosnie. A ce poste, il se rend coupable, selon le procureur, du siège de Sarajevo au cours duquel 10.000 civils ont été tués, entre 1992 et 1995, fauchés par des tirs de mortiers tirés depuis les hauteurs qui entourent la ville, ou cibles de tirs de snipers.

 

Le massacre de Srebrenica. Ratko Mladic est également accusé du génocide de Srebrenica en juillet 1995, au cours duquel 8.000 hommes et garçons musulmans ont été exécutés, le massacre le plus grave commis en Europe depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

 

Une prise d’otages. Selon l'accusation, Ratko Mladic se serait également rendu coupable de la prise d'otages de 200 soldats de l'ONU entre le 26 mai et le 2 juin 1995. Ils avaient été enchaînés à des postes stratégiques des territoires conquis afin d'empêcher tout bombardement de l'OTAN contre les forces armées serbes de Bosnie.

 

Des camps de détention inhumains. Ratko Mladic est aussi accusé d'avoir participé à la création de camps où furent détenus dans des conditions "horribles et inhumaines" des milliers de civils croates et musulmans de Bosnie, notamment dans la région de Prijedor. Plusieurs milliers de détenus n'ont pas survécu à ce que l'accusation qualifie de génocide.