De possibles "éléments de génocide" contre les Rohingyas de Birmanie, selon l'ONU

Un haut-commissaire de l'ONU a évoqué "les tortures ou mauvais traitements" infligés au Rohingyas qui ont dû fuir la Birmanie.
Un haut-commissaire de l'ONU a évoqué "les tortures ou mauvais traitements" infligés au Rohingyas qui ont dû fuir la Birmanie. © DOMINIQUE FAGET / AFP
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avec AFP , modifié à
Plus de 600.000 musulmans rohingyas ont fui la Birmanie vers le Bangladesh face aux discriminations dont ils sont victimes.

Le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a estimé mardi qu'il existait des "éléments de génocide" visant les musulmans rohingyas en Birmanie, dont plus de 600.000 ont fui le pays en quelques mois pour se réfugier au Bangladesh voisin. "Considérant la discrimination systématique dont sont victimes les Rohingyas [...] les tortures ou mauvais traitements [...] les déplacements forcés et la destruction systématique des villages [...] est-ce que quelqu'un peut nier la présence possible d'éléments de génocide ?", a demandé Zeid Ra'ad Al Hussein lors d'une réunion à Genève du Conseil des droits de l'homme.

La plus grande communauté apatride du monde. Condamnant les attaques "massives, systématiques et d'une brutalité choquante" visant cette communauté, il a demandé aux 47 Etats membres du Conseil "de prendre les actions appropriées pour mettre un terme maintenant à cette folie".  Quelque 626.000 Rohingyas, soit plus de la moitié de cette communauté musulmane concentrée dans le nord de l'Etat Rakhine (ouest de la Birmanie), se sont réfugiés au Bangladesh depuis fin août. Les Rohingyas sont la plus grande population apatride du monde.

Une "épuration ethnique". L'ONU a déjà dénoncé à plusieurs reprises une "épuration ethnique" menée par les autorités birmanes, majoritairement bouddhistes. Le Haut-Commissaire a regretté que l'accès à l'Etat Rakhine n'a pas été accordé à ses enquêteurs. Il a demandé au Conseil de recommander à l'Assemblée générale de l'ONU de mettre sur pied un "nouveau mécanisme impartial et indépendant [...] pour aider des enquêtes criminelles individuelles sur les responsables".