D’où vient la parole ?

La découverte américaine bouleverse la neurologie et la médecine.
La découverte américaine bouleverse la neurologie et la médecine. © MAXPPP
  • Copié
avec AFP
Le centre de la parole dans le cerveau ne se trouve pas là où les scientifiques le pensaient.

Cette découverte risque de bouleverser la neurologie. Alors que jusqu’ici les scientifiques pensaient que le centre de la parole dans le cerveau se trouvait à l’arrière du cortex cérébral, près de l’endroit où sont reçus les sons, des chercheurs américains ont montré qu’il se situe en réalité ailleurs. L’aire dite de Wernicke, d’après le neurologue qui l’a située à la fin du 19e siècle, se trouve trois centimètres plus près de l’avant du cerveau, de l’autre côté du cortex auditif.

L’étude publiée dans les Annales de l’Académie nationale américaine des sciences s’appuie sur l’analyse de plus de cent études d’images du cerveau réalisées grâce aux dernières techniques en imagerie médicale.

Cette découverte est absolument colossale et "tous les manuels de neurologie et de médecine devront être réécrits", selon le Dr Josef Rauschecker, du département de sciences neurologiques de l’université de Georgetown, à Washington. Elle pourrait permettre de soigner plus efficacement les personnes souffrant de lésions cérébrales et de troubles du langage, souligne le Daily Mail.

Une zone similaire chez les primates

Mais cette étude a aussi un impact sur ce que les scientifiques savent du langage : le centre de la parole chez l’humain est au même endroit qu’une zone découverte chez le singe et qui joue un rôle similaire, pour émettre ou comprendre des sons. De quoi laisser penser aux chercheurs que "les origines de la parole chez les humains et les singes sont plus proches qu’on ne le pensait".

La parole a longtemps été vue comme étant l’apanage des seuls humains. Si les singes sont capables de communiquer en émettant des sons, ils ne possèdent cependant pas de langage aussi élaboré que celui des hommes, car leurs structures cérébrales sont moins développées. Or, les deux espèces pourraient bien être plus proches que ce que l’on pensait.