Crise en Catalogne :"L'indépendance est une revendication récente"

"Cette fois ci, on est dans une demande d'indépendance beaucoup plus douloureuse", explique l'historien Benoît Pellistrandi.
"Cette fois ci, on est dans une demande d'indépendance beaucoup plus douloureuse", explique l'historien Benoît Pellistrandi. © Europe 1
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C.O. , modifié à
Benoît Pellistrandi, historien et spécialiste de l'Espagne contemporaine, invité lundi sur Europe 1, rappelle comment le sentiment nationaliste catalan s'est transformé en demande d'indépendance. 
INTERVIEW

C'est toujours la crise en Espagne. Le dirigeant sécessionniste de la Catalogne Carles Puigdemont a laissé entendre ce week-end qu'il allait déclarer l'indépendance si Madrid refusait une médiation, après un week-end où des centaines de milliers de Catalans ont crié "Basta" dans la rue. 

Un sentiment nationaliste fort. La question du statut à donner à la Catalogne n'en finit donc pas de diviser les Espagnols et les Catalans eux-mêmes. "Il y a un sentiment nationaliste très fort qui s'est développé depuis le XIXe siècle en Espagne, qui a débouché d'abord sur un projet politique pour que la Catalogne ait un statut différent dans l'ensemble espagnol. Et puis, au cours des toutes dernières années, il y a cinq ans, cela a évolué vers une demande d'indépendance", constate lundi Benoît Pellistrandi, historien et spécialiste de l'Espagne contemporaine, au micro de Raphaëlle Duchemin dans Europe 1 Bonjour. "L'indépendance de la Catalogne est une revendication régionale relativement récente".

"Les autorités catalanes ont usurpé des pouvoirs". Auparavant, le nationalisme se traduisait plutôt "dans le cadre d'une négociation avec le gouvernement espagnol", précise l'historien. "Cette fois-ci, on est dans une demande d'indépendance beaucoup plus douloureuse, car on est en train de fracturer l'Espagne et la société catalane". En organisant le référendum, les autorités catalanes ont "usurpé des pouvoirs qu'elles n'ont pas", explique ainsi l'historien. "Le fonctionnement normal des institutions est bafoué".