Crimée : l'émissaire de l'ONU se fait mettre à la porte

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F.F. et Sébastien Krebs avec AFP , modifié à
TENDU - Robert Serry, représentant de l'ONU, a été retenu par des hommes armés en Crimée.

L'INFO. La scène est surréaliste : un représentant de l'ONU en costume-cravate, raccompagné presque jusqu'à la porte de son avion par des miliciens pro-russes en tenue paramilitaire. Robert Serry, envoyé spécial des Nations unies en Crimée, a mis fin mercredi à sa mission dans la péninsule ukrainienne russophone après avoir été retenu brièvement par ces hommes armés à Simféropol.

Réfugié dans un café. Le diplomate a raconté à la chaîne ITV comment sa voiture avait été arrêtée après un rendez-vous sur une base navale. "Un homme qui ne ne s’est pas présenté m’a dit qu’il avait reçu l’ordre de me ramener immédiatement à l’aéroport". Robert Serry a refusé et n'a pas bougé. C'est alors que "ces gens ont sorti mon chauffeur de la voiture". Le diplomate, lui, s'est enfui et a trouvé refuge dans un café. 

Retenu pendant une heure à l'aéroport. Mais l'établissement s'est rapidement retrouvé encerclé. D'après son assistante, Robert Serry, sous la menace d'une arme, a dû accepter d'annuler sa mission et de quitter l'Ukraine immédiatement. Une vingtaine d'hommes en habits paramilitaires l'ont ensuite retenu pendant une heure dans un salon de l'aéroport de Simféropol.

L'émissaire de l'ONU a dû décoller dans le seul avion de ligne au départ mercredi soir. Sans avoir le choix de la destination, Istanbul. Au total, il n'aura pas passé plus de 24 heures en Crimée.

"Il est urgent d'agir". Pour Robert Serry, cet épisode "montre bien à quel point la situation est grave". "Il est vraiment urgent d'agir, maintenant", a-t-il confié à la chaîne ITV. La visite comportait des risques : samedi dernier, il avait déjà fallu la reporter pour des raisons de sécurité. D'après un porte-parole de l'ONU, Robert Serry a tout de même l'intention de retourner bientôt en Ukraine, à Kiev, "pour poursuivre sa mission".

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