Crash du vol Égyptair : la piste terroriste avancée par l'Egypte est loin de faire l'unanimité

Ce vol s'est abîmé en Méditerranée en mai dernier.
Ce vol s'est abîmé en Méditerranée en mai dernier. © AFP
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Aude Leroy avec C.O. , modifié à
Les autorités françaises et les familles des victimes estiment que la thèse de l'explosion de l'avion avancée par l'Égypte ne tient pas la route.

Les autorités égyptiennes ont annoncé jeudi la découverte de traces d'explosifs sur les restes de plusieurs passagers du vol EgyptAir. L'avion de cette compagnie égyptienne devant relier Paris au Caire s'est abîmé en Méditerranée en mai dernier. 66 personnes se trouvaient à bord, dont quinze français. Tous sont morts. Huit mois après le drame, les Égyptiens privilégient la piste de l'attentat. Or rien pour l'instant n'a été déterminé. Personne en France ne juge cette thèse crédible, ni les autorités françaises, ni les familles des victimes.

Les corps des victimes "pris en otage". "Je suis en colère. Cette information sort, comme par hasard, un jour après notre pétition pour faire appel à l'Etat pour qu'il nous aide à récupérer les corps de nos familles. C'est extrêmement agaçant d'avoir ce genre d'information qui fuite alors que les experts français ont déjà refusé ces conclusions là", déplore Mathieu Heslouin qui a perdu son père et son frère dans le crash.

"C'est un contre-feu. On est en train de parler des responsabilités du crash, c'est un sujet. Mais pour moi le premier sujet, c'est de ne toujours pas avoir récupéré les corps qui sont à la morgue en Egypte depuis le mois de juillet. Cela fait plus de cinq mois que l'on attend. Jamais aucune compagnie, aucun État n'a pris en otage comme ça les corps de familles de victimes."

"Manipulation". Le président d'une association de victimes va même jusqu'à parler de "manipulation". Et, les experts aéronautiques comme Xavier Tytelman, consultant pour Europe 1, assurent également que la thèse de l'explosion ne tient pas la route. Pour les proches des victimes, l'Egypte privilégie la thèse de l'attentat, car cela permettrait de rejeter la faute sur la France : il faudrait alors expliquer comment une bombe aurait pu être embarquée à l'aéroport Charles de Gaulle.