Crash en Ukraine : conserver la zone intacte, un défi

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Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
ACCUSATIONS - Le gouvernement ukrainien et la Malaisie accusent les rebelles pro-russes de détruire des preuves sur le site du crash.

Deux jours après le crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines dans l'est de l'Ukraine, il s’agit de sécuriser un maximum la zone où a eu lieu le sinistre. A Grabove, les secouristes ont commencé la récupération des restes humains des 298 passagers du vol MH17, qui gisent depuis bientôt deux jours dans la campagne ukrainienne. Mais les inspecteurs internationaux se plaignent de ne pas avoir suffisamment accès au site. Décryptage. 

Etudier les débris. Chaque camp est d’accord pour dire qu’il faut sécuriser au maximum le site du crash pour espérer trouver la vérité dans l’analyse des débris. "Si l'avion a vraiment été frappé par un missile, ce n'est pas les boîtes noires qui nous le dirons, mais plutôt l'étude des débris, de leur forme, de la manière dont leur arrivée au sol a pu les déformer", indique Bernard Chabbert, le consultant d'Europe 1 spécialisé dans l'aéronautique.

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Les experts peinent à travailler. En attendant, le travail des experts vient à peine de débuter mais vire déjà au casse-tête. Séparatistes pro-russes et les observateurs internationaux n'étaient toujours pas parvenus samedi à un accord sur la délimitation d'une zone de sécurité autour du champ où s'est écrasé l'appareil.

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Un accès limité. Vendredi soir, une trentaine d'inspecteurs de l'OSCE, première équipe internationale arrivée sur les lieux, n'a obtenu qu'un "accès limité" au site. "Nous ne sommes pas une équipe d'enquêteurs. Nous sommes ici pour vérifier si le périmètre est sûr et si les (dépouilles des) victimes sont traitées de la manière la plus humaine possible", a plaidé Alexander Hug, l'un des responsables de l'équipe de l'OSCE. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a d'ailleurs fait part samedi à son homologue russe Sergueï Lavrov de la "profonde préoccupation" de Washington quant aux conditions d'accès des enquêteurs internationaux au site du crash. 

Des preuves détruites ? Le ministre malaisien des Transports  Liow Tiong Lai, qui doit se rendre en Ukraine samedi a d'ores et déjà déploré que "l'intégrité du site ait été compromise". "Il y a des indications montrant que des indices vitaux n'ont pas été préservés sur place. Des interventions sur la scène du crash risquent de fausser l'enquête elle-même", a-t-il fustigé. Presque au même moment, le gouvernement ukrainien a accusé les rebelles de "chercher à détruire, avec le soutien de la Russie, les preuves de ce crime international".

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Des cadavres déplacés. "Les terroristes ont transporté 38 corps de victimes à la morgue de Donetsk, où des spécialistes parlant avec un net accent russe ont déclaré qu'ils procéderaient à leur autopsie. Les terroristes cherchent aussi des moyens de transport à grande capacité pour emporter les restes de l'avion en Russie", indique le gouvernement dans une déclaration officielle.