Côte d'Ivoire : Gbagbo reste à l'abri

Un tank brûle après de violents combats à Abidjan
Un tank brûle après de violents combats à Abidjan © REUTERS
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avec François Clauss , modifié à
Revivez avec Europe1.fr les événements de mercredi en Côte d'Ivoire.

Une nouvelle offensive a eu lieu mercredi sur la résidence de Laurent Gbagbo, sans succès, les forces pro-Ouattara reculant à nouveau en fin de journée. Les rumeurs sur un départ négocié de Laurent Gbagbo continuent, alors la tension va grandissante à Abidjan, désertée par ses habitants et un nombre croissant de diplomates. La France a de son côté dû justifier son rôle en Côte d'Ivoire, répétant ne pas participer à l'assaut et n'agissant que sous l'autorité de l'ONU.

22h06 : La résidence de l'ambassadeur du Japon attaquée. La maison de l'ambassadeur du Japon à Abidjan a été attaquée mercredi par des "mercenaires", qui ont ensuite tiré roquettes et coups de canon depuis le bâtiment, a déclaré le diplomate, indiquant que ces hommes se trouvaient toujours en fin de journée devant chez lui. Des diplomates indiens et israéliens, ainsi qu'une vingtaine de journalistes, ont sollicité l'aide des Etats-Unis pour quitter le quartier de Cocody.

Les combattants d'Alassane Ouattara se sont repliés mercredi, quelques heures après avoir lancé l'assaut sur la résidence du chef d'Etat ivoirien sortant Laurent Gbagbo, qui refuse de se rendre, a rapporté un habitant.

19h51 : Gbagbo pourrait aller au Togo, en Afrique du Sud ou en Angola. L'Afrique du Sud, le Togo et l'Angola pourraient accueillir le président sortant Laurent Gbagbo si celui-ci acceptait de quitter le pouvoir, a-t-on appris mercredi de sources proches de l'Union africaine. "L'Afrique du Sud l'a proposé à plusieurs reprises par le passé et le Togo nous fait maintenant savoir qu'il est disposé à l'accueillir", a déclaré un haut responsable de l'UA qui a requis l'anonymat. Un autre diplomate dans la capitale éthiopienne a indiqué que l'Angola était une autre possibilité.

19h20 : "Nous sommes terrés chez nous". Christian, qui vit depuis 20 ans en Côte d’ivoire, témoigne sur Europe 1 de la situation en Côte d’Ivoire. "Nous sommes terrés chez nous", confie-t-il. "Abidjan est un véritable champ de ruines, c’est une catastrophe. L’eau est coupée depuis deux jours, il y a un problème sanitaire qui va se développer très très vite", craint le Français. "On ne trouve plus de nourriture dans les petites échoppes de quartier, qui ont été pillées, nous sommes terrés chez nous (…) On ne bougera pas tant que ça ne sera pas nettoyé, je pense que ça prendra beaucoup de temps encore".

Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a assuré mercredi à Nîmes que la France n'interviendrait pas en Côte d'Ivoire si le président reconnu Alassane Ouattara faisait appel à elle pour déloger définitivement Laurent Gbagbo du bunker où il s'est retranché. "Non, on n'irait pas, parce que la France peut être engagée à la demande des Nations unies. Mais nous n'obéissons à aucune force politique en Côte d'Ivoire", a affirmé le ministre.

18h51 : L'ONU demande un accès aux victimes. L'ONU a lancé un appel pressant mercredi pour demander un accès immédiat aux victimes des violences dans la capitale économique ivoirienne d'Abidjan. "La situation à Abidjan est extrêmement préoccupante", a déclaré la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Elisabeth Byrs. "Il faut que les travailleurs humanitaires et notamment les membres de la Croix-Rouge qui viennent pour ramasser les blessés puissent le faire sans essuyer des tirs", a-t-elle souligné.

18h49 : 440 étrangers ont quitté Abidjan mardi. Quelque 440 ressortissants étrangers, dont des Français, ont quitté mardi Abidjan, en proie à des combats et pillages, et 410 devraient le faire d'ici mercredi soir, a indiqué le porte-parole de la force française Licorne.

18h15 : "Les armes se sont tues à Abidjan". François Clauss, envoyé spécial d'Europe 1 à Abidjan, confirme que les combats ont cessé mercredi après-midi dans la capitale économique. "Les armes se son tues depuis le début d'après-midi après trois heures d'un déluge de feu, notamment de la mitrailleuse lourde en rafale autour de la résidence de Gbagbo", a-t-il affirmé. Il confirme également qu'un hélicoptère de l'Onuci a survolé la zone, sans participer aux combats".

17h45 : Un ministre français demande à Gbagbo de quitter sa résidence. "Il faut que M. Gbagbo comprenne une bonne fois pour toutes qu'il n'a pas gagné les élections et que M. (Alassane) Ouattara doit pouvoir se mettre au service de son pays, exercer ses fonctions le plus vite possible", a déclaré à Cotonou le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt. "Je pense que M. Gbagbo doit comprendre enfin qu'il doit quitter la résidence dans laquelle il est encore indûment installé. Cette résidence n'est pas sa résidence personnelle, c'est une résidence d'Etat. Elle appartient au chef de l'Etat et M. Gbagbo n'est plus le président de Côte d'Ivoire", a-t-il ajouté.

17h13 : La force Licorne ne combat pas, selon Juppé. Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a assuré mercredi que "ni l'Onuci ni la force Licorne ne participent" aux combats en cours à Abidjan. Des propos qui confirment les informations données plus tôt dans la journée par l'armée française. "Il n'y a pas d'action engagée de notre part", avait dit le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major.

16h50 : Le clan Ouattara demande la reconnaissance à Gbagbo. Invité sur la chaîne France 24, Ally Coulibaly, ambassadeur de Côte d'Ivoire en France nommé par Alassane Ouattara, a une nouvelle fois demandé que Laurent Gbagbo reconnaisse sa défaite lors de la dernière présidentielle. "Il devrait au moins reconnapître que le président de la République de Côte d'Ivoire est Alassane Ouattara", a-t-il affirmé.

Laurent Gbagbo continuait mercredi de négocier sa reddition avec des représentants étrangers, a annoncé un porte-parole des Nations unies.

15h43 : Ouattara fixe les conditions de reddition. Les conditions de la reddition de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire ont été fixées par le président Alassane Ouattara et non par la France, a affirmé mercredi le chef de la diplomatie, Alain Juppé. "Le président Ouattara a fixé les conditions" des négociations avec Laurent Gbagbo pour son départ. "Ce n'est pas la France qui fixe les conditions, c'est le président ivoirien légitiment élu.

"Les négociations entre l'entourage de Laurent Gbagbo et les autorités ivoiriennes ont échoué devant l'intransigeance de Laurent Gbagbo", a déclaré Alain Juppé à l'Assemblée nationale.

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a annoncé qu'il voulait ouvrir une enquête sur des "massacres commis de façon systématique ou généralisée" en Côte d'Ivoire.

Les tirs à l'arme lourde ont cessé mercredi à la mi-journée à Abidjan, après l'assaut des forces d'Alassane Ouattara contre le palais et la résidence où se trouve le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo. Les combats avaient débuté dans la matinée dans ces deux secteurs, alors que M. Gbagbo refuse de rendre sa démission.

14h30 : La France appelée à la raison par Alain Toussaint, conseiller du président sortant Laurent Gbagbo.

"Il faut que la France revienne à une attitude responsable" :

13h30 : "Gbagbo décidé à aller jusqu'au bout". Le président sortant est enfermé dans son bunker à Cocody avec son épouse et ses deux enfants, "décidé à aller jusqu'au bout dans une logique peut-être suicidaire", rapporte François Clauss, envoyé spécial d'Europe 1 à Abidjan. Sa résidence est défendue "par le dernier carré de ses gardes républicains, ses soldats les mieux entraînés, les mieux armées, qui n'ont plus rien à perdre", ajoute-t-il.

13h04 : Nouvelles sanctions de l'UE contre Laurent Gbagbo. L'Union européenne impose de nouvelles sanctions à l'encontre du gouvernement "illégitime" de Laurent Gbagbo en raison "de la gravité de la situation" en Côte d'Ivoire.

. Les forces d'Alassane Ouattara ont reçu l'ordre de ne pas tuer Laurent Gbagbo, a déclaré mercredi un porte-parole du président ivoirien reconnu par la communauté internationale. Cela n'a jamais été l'intention de qui que ce soit dans le camp Ouattara, et ce n'est toujours pas le cas, d'assassiner l'ancien président Gbagbo", a dit Patrick Achi. "Alassane Ouattara a donné des instructions formelles pour que Gbagbo soit pris vivant car nous voulons le traduire en justice", a-t-il ajouté.

12h37 : Juppé et Longuet devant le Sénat jeudi. Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé et le ministre de la Défense Gérard Longuet seront auditionnés jeudi par la commission des Affaires étrangères du Sénat sur la situation en Côte d'Ivoire et en Libye. Les deux ministres ont été déjà auditionnés mardi par l'Assemblée nationale.

12h30 : Le pape appelle à "éviter les effusions de sang". Benoît XVI a lancé un appel "à toutes les parties en cause" en Côte d'Ivoire pour "engager un travail de pacification et de dialogue et éviter de nouvelles effusions de sang", lors de son audience hebdomadaire au Vatican.

12h15 : "Des tirs depuis une heure dans le quartier de Cocody". L'envoyé spécial d'Europe 1 à Abidjan, François Clauss, confirme que des combats ont lieu dans ce quartier où se trouvent la résidence personnelle de Laurent Gbagbo et l'ambassade de France. Après que le président sortant a fait savoir qu'il refusait de renoncer à son pouvoir, un conseiller d'Ouattara a commenté : "la mascarade a assez duré, nous allons chercher Gbagbo dans son trou et le remettre au président élu". Les forces d'Alassane Ouattara sont composées d'environ 4.000 soldats mais ils "vont trouver face à eux les soldats les plus dévoues et les mieux armés de Laurent Gbagbo", estime le journaliste.

12h05 : La France affirme ne pas participer aux combats. Licorne "ne participe pas à l'assaut" donné mercredi à Abidjan par les combattants d'Alassane Ouattara contre la résidence où est retranché le chef d'Etat sortant Laurent Gbagbo, indique un porte-parole, réfutant une accusation du camp Gbagbo.

11h49 : "C'est une tentative d'assassinat". Le camp de Laurent Gbagbo dénonce une "tentative d'assassinat" du président ivoirien sortant, accusant les combattants d'Alassane Ouattara et la force française Licorne, alors que sa résidence et son palais étaient attaqués.

. Ils veulent le capturer, affirme le porte-parole d'Alassane Ouattara.

. Les discussions sur une reddition du président ivoirien Laurent Gbagbo ont échoué et les forces d'Alassane Ouattara, son successeur reconnu par le communauté internationale, ont lancé mercredi l'assaut final contre lui, confirme une source gouvernementale française.

. Les forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara sont parties "chercher" dans sa résidence le chef d'Etat sortant Laurent Gbagbo, qui refuse toujours de se rendre, a annoncé un porte-parole de ces forces.

10h35 : Nouveaux tirs à l'arme lourde près du palais de Gbagbo. Des tirs d'arme lourde ont été entendus mercredi matin dans les environs de la résidence et du palais présidentiel du chef d'Etat ivoirien sortant Laurent Gbagbo, selon rapporté des habitants et des journalistes.

10h15 : Alpha Blondy demande "le départ" de Gbagbo. Pour le chanteur ivoirien, qui avait soutenu le président sortant il y a cinq ans, c'est le mot "reddition" qui pose problème. Il demande sur France Inter le départ de Laurent Gbagbo.

08h45 : "Conditions" du départ de Gbagbo, "seule chose" encore à négocier. "Nous avons demandé à l'Onu de lui garantir son intégrité physique, ainsi qu'à sa famille (...) et d'organiser les conditions de son départ. C'est la seule chose qui reste à négocier désormais", a déclaré Alain Juppé.

08h40 : Le départ de Gbagbo est "une question d'heures". Le Chef d’état-major des armées, l'Amiral Edouard Guillaud, a affirmé mercredi sur Europe 1 que "les frappes des forces françaises en Côte d'Ivoire" pouvaient reprendre "si l'ONU le demande". Au sujet des négociations avec Laurent Gbagbo, qui ont commencé la veille, il pense que "l'exil est probable". "Elles ont continué cette nuit mais malheureusement pour l'instant je ne vois pas d'issue. Je pense malgré tout que c'est une question d'heures. C'est souhaitable en tous cas", a-t-il conclu.

07h45 : "On n'est pas en guerre en Côte d'Ivoire". Hervé de Charette, ancien ministre des Affaires étrangères, a estimé mercredi sur Europe 1, que la France n'était pas en guerre en Côte d'Ivoire. Il s'agit "d'une prise de position internationale, représentée par l'ONU", a rappelé le député du Nouveau centre.

07h30 : Une situation trompeuse à Abidjan. Si les combats autour du palais présidentiel ont brusquement cessé mardi , les Ivoiriens sont terrés chez eux, rapporte l'envoyé spécial d'Europe 1 en Côte d'Ivoire, François Clauss. La situation humanitaire est dramatique dans la capitale économique où les magasins sont fermés ou ont été pillés. Il y a un énorme problème d'approvisionnement en eau et en vivres, précise le journaliste. Et des dizaines de milliers d'armes circulent librement dans les quartiers où les les jeunes règlent leurs comptes à coup de kalachnikov.

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