Corée du Nord et Corée du Sud discutent de l'interconnexion entre leurs réseaux ferrés

Dorasan, Corée crédit ;: JUNG YEON-JE / AFP - 1280
La gare de Dorasan, en Corée du Sud, est prête à accueillir des trains nord-coréens © JUNG YEON-JE / AFP
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avec AFP , modifié à
Des entretiens entre la Corée du Sud et la Corée du Nord se sont déroulés mardi à la frontière démilitarisée pour discuter d'une interconnexion ferroviaire entre leurs deux pays.

Les deux Corées ont discuté mardi de l'interconnexion des voies ferrées à leur frontière, une liaison physique qui transformerait les relations sur la péninsule divisée.

Une ligne déjà existante. Les entretiens, les premiers sur le sujet en dix ans, se sont déroulés dans le village frontalier de Panmunjom, où fut signée la trêve de la guerre de Corée (1950-53), dans la zone démilitarisée (DMZ). Une voie de chemin de fer relie déjà Séoul à Pyongyang puis Sinuiju sur la frontière avec la Chine. Elle avait été construite par le Japon au début du 20ème siècle, bien avant la guerre de Corée et la division de la péninsule.

Des intérêts des deux côtés. Relier les deux réseaux et moderniser les vétustes chemins de fer nord-coréens offrirait à une Corée du Sud extrêmement dépendante de ses exportations une voie terrestre vers les marchés chinois, russe et au-delà, européens. Il s'agirait aussi d'un changement majeur pour la péninsule, où il n'y a eu aucune communication directe entre civils depuis la division scellée par l'armistice de 1953, pas même par voie postale.

Kim Jong Un et Moon Jae-In avaient convenu "d'adopter des mesures pratiques" vers l'interconnexion ferroviaire lors de leur premier sommet en avril. Moon Jae-In avait évoqué la possibilité de "bénéfices économiques énormes" pour le Nord. Mais les mouvements de population étroitement contrôlés en Corée du Nord sont susceptibles de menacer la toute puissance du parti unique au pouvoir.

Le poids des sanctions imposées à la Corée du Nord. Malgré la détente en cours, avec des sommets entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le président sud-coréen Moon Jae-in, ainsi qu'entre le Nord-Coréen et Donald Trump, Pyongyang est toujours soumis à des sanctions draconiennes de l'ONU à cause de ses programmes balistique et nucléaire.

Toute avancée pratique ne sera possible que si les sanctions sont allégées, a reconnu le chef de la délégation sud-coréenne Kim Jeong-ryeol avant le début de la rencontre. "Mais nous pouvons rechercher et étudier divers projets à appliquer une fois les sanctions levées", a-t-il déclaré.

Déjà une gare prête à l'emploi. Durant une précédente période de rapprochement, le Sud avait construit une gare flambant neuve à Dorasan, dans l'ouest de la péninsule juste au sud de la DMZ, avec des quais dédiés à des trains inexistants pour Pyongyang. Dans la partie orientale de la péninsule, le fer pourrait relier la ville portuaire sud-coréenne de Busan à l'Europe via le Nord et la Russie.