Corée du Nord : après un "manque de respect" envers la Chine, les États-Unis n'excluent pas une "action militaire si nécessaire"

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Rex Tillerson n'exclut pas le recours à une solution militaire © EDUARDO MUNOZ ALVAREZ / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP
Le secrétaire d'État américain a demandé à la communauté internationale d'imposer "plus de pressions diplomatiques et économiques au régime nord-coréen".

Le président américain Donald Trump a estimé vendredi soir qu'en effectuant un nouveau tir de missile, la Corée du Nord avait "manqué de respect" à la Chine. La Maison-Blanche n'exclut pas le recours à "une action militaire si nécessaire". 

"Mauvais !". "La Corée du Nord a manqué de respect aux souhaits de la Chine et de son président hautement respecté lorsqu'elle a lancé, néanmoins sans succès, un missile aujourd'hui. Mauvais !", a tweeté Donald Trump, quelques heures après l'échec de ce tir. Rex Tillerson a, quant à lui, souligné la "volonté de contrecarrer l'agression nord-coréenne, avec une action militaire si nécessaire", assurant toutefois que Washington "préférait de beaucoup une solution négociée" diplomatiquement. 

Plus de négociation possible. Mais alors qu'il avait réitéré vendredi matin sur la radio NPR une offre de dialogue direct avec Pyongyang, le secrétaire d'État a affirmé devant les Nations unies le même jour que son pays "ne récompenserait pas le mauvais comportement (de la Corée du Nord) avec des négociations". Pyongyang s'était engagé en 2003 dans des pourparlers à six avec la Corée du Sud, le Japon, la Russie, les États-Unis et la Chine. Ces tractations avaient capoté en 2009 et l'administration de Barack Obama (2009-2017) n'avait cessé pendant huit ans de manier le bâton des sanctions et la carotte d'une relance des discussions.

Mais après plusieurs tirs balistiques et essais nucléaires, Rex Tillerson a réclamé que la communauté internationale "impose davantage de pressions diplomatiques et économiques sur le régime nord-coréen", notamment en renforçant les sanctions économiques et par des ruptures de relations diplomatiques. C'est donc d'abord vers la Chine, alliée de la Corée du Nord, que Rex Tillerson s'est tourné.

La Chine, nouveau levier. Arrivée au pouvoir le 20 janvier, l'administration Trump s'était mise dans les pas de l'équipe Obama sur le dossier nord-coréen, mais elle semble davantage vouloir faire pression sur Pékin. "La Chine représente 90% des échanges commerciaux nord-coréens, la Chine a un levier économique sur Pyongyang qui est unique et son rôle est particulièrement important", a pressé Rex Tillerson, en présence de son homologue chinois Wang Yi qu'il a vu ensuite en tête-à-tête.

L'Américain a dit attendre "des actions supplémentaires" de Pékin. Le Chinois lui a répondu que son pays appliquait scrupuleusement toutes les sanctions de l'ONU. Vantant les vertus du "dialogue" en vue de la "dénucléarisation de la péninsule" coréenne Wang Yi a mis en garde contre les risques de "chaos" et de "plus grandes catastrophes" en cas de recours à la force.

Des sanctions contre la fin de l'alliance militaire entre la Corée du Sud et les États-Unis. Il a aussi remis en avant une proposition chinoise d'un gel des programmes nucléaire et balistique nord-coréens, en échange d'un arrêt des exercices militaires entre les États-Unis et la Corée du Sud, liés par un traité d'alliance depuis la Guerre de Corée (1950-53). Pour le ministre chinois, cette proposition est "sensée et raisonnable", mais les États-Unis l'ont plusieurs fois rejetée.