COP21 : rien n'est tranché et le temps presse

© ALAIN JOCARD / AFP
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Margaux Baralon avec Laure Dautriche , modifié à
ECOLOGIE - Alors que la signature d'un accord est espérée vendredi lors de la clôture de la conférence de l'ONU pour le climat, la plupart des questions cruciales n'ont pas encore été abordées. 

Il ne leur reste plus que 48 heures. Au Bourget, le temps presse pour trouver un accord contraignant sur la lutte contre les dérèglements climatiques. Pendant une semaine, les négociateurs se sont penchés sur un brouillon, qu'il leur a fallu tenter de clarifier. En vain, car aucune option n'a en réalité été tranchée. Il restait, dimanche, encore près de 1.000 crochets dans le texte, indiquant des points d'incertitudes sur lesquels plusieurs alternatives sont envisagées.

Une première version présentée mercredi. Laurent Fabius a donc mis la pression sur les ministres de l'Energie ou de l'Environnement des 195 pays participants, qui ont pris le relais depuis lundi. Le ministre français des Affaires étrangères a notamment mis en place des groupes de travail et des réunions bilatérales pour faciliter les échanges. Une première version du texte doit être présentée mercredi à 13 heures, et sera ensuite débattue par tous les Etats.

Des négociations "plus énergiques". Mercredi matin encore, la plupart des questions cruciales n'avaient pas été abordées. Parmi elles, la limitation du réchauffement climatique à 2 degrés, mais aussi la révision des ambitions des pays tous les cinq ans. "On a un texte qui est toujours très loin du compte, qui ne nous permettra pas de rester sous les 2 degrés, et encore moins sous les 1,5 degré", regrette Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. "Il faut que les négociations soient plus énergiques et plus combatives, il faut aujourd'hui que la présidence française prenne le risque d'aller chercher, de brusquer un certain nombre d'Etats pour qu'on avance plus vite."

Blocages du côté de Riyad. Si les discussions se passent dans une ambiance plutôt calme, plusieurs pays sont néanmoins accusés de freiner les négociations. Au premier rang, l'Arabie saoudite, deuxième producteur mondial de pétrole. Les scientifiques ayant estimé que la limitation du réchauffement climatique devrait impérativement passer par l'abandon d'une partie des réserves d'énergie fossile, Riyad a tout intérêt à ralentir le processus d'accord.

Adoption prévue vendredi soir. Le texte définitif doit être remis jeudi, pour être ensuite passé à la moulinette des juristes et des traducteurs. Si tout va bien, son adoption est prévue vendredi soir. "Depuis des mois, on nous répète que la présidence française fait au mieux. Peut-être qu'elle est volontaire, peut-être qu'elle s'assure que le texte sera rendu dans les délais, mais ce n'est pas l'essentiel", souligne Jean-François Julliard. "L'essentiel, c'est d'avoir un texte qui soit le meilleur possible."