Il y a quelques mois, il était quasiment inconnu du grand public. Aujourd’hui, Nick Clegg arrive en tête des sondages consacrés aux législatives anglaises. Et même s'il n'est pas encore Premier-ministrable, la presse britannique le compare déjà à Barack Obama. Rien de moins.
Portrait en cinq points de l'outsider des élections anglaises.
1 Il est jeune - Nick Clegg n'a que 43 ans et est déjà le chef des Libéraux-Démocrates, héritiers du parti libéral, qui a donné au Royaume-Uni 26 Premiers ministres mais n'a plus été au pouvoir depuis 1922. Sportif - c'est un skieur averti -, il est le plus "avenant" des candidats, selon les experts du Daily Echo.
2 Il est polyglotte - Il parle cinq langues - l'anglais, le néerlandais, l'allemand, le français et l'espagnol - et est issu d'une famille multiculturelle. Sa grand-mère paternelle était une aristocrate ayant fui la Russie après l'abdication du tsar en 1917. Sa mère, elle, est néerlandaise, née en Indonésie, et a été détenue dans un camp japonais de prisonniers de guerre avant d'arriver au Royaume-Uni, à l'âge de 12 ans.
3 Anthropologue de formation - Il a étudié l'anthropologie à l'université de Cambridge et achevé ses études à l'université de Minnesota, aux Etats-Unis, puis au Collège d'Europe à Bruges, en Belgique. C'est là qu'il a rencontré sa future épouse Miriam Gonzalez Durantez, une avocate commerciale espagnole avec qui il a eu trois garçons. Nick Clegg a ensuite commencé sa carrière professionnelle comme journaliste stagiaire au magazine The Nation à New York, puis a brièvement travaillé pour le Financial Times en Hongrie.
4 Un parcours international - En 1994, il a rejoint la commission européenne, devenant deux ans plus tard conseiller du commissaire européen au Commerce, le conservateur Leon Brittan, pour lequel il a supervisé les discussions commerciales avec la Russie et la Chine. Il s’est ensuite présenté aux élections européennes de 1999 mais élu eurodéputé, il a renoncé à ce poste en 2004 pour rester auprès de sa famille.
5 Ses faits d'armes - Arrivé à la tête des Lib-Dems en décembre 2007, Nick Clegg s'est depuis efforcé de faire entendre la voix de son parti, marginalisé par un système électoral défavorable. Il s’est opposé à la guerre en Afghanistan, préconise le gel du programme nucléaire britannique et a été l'un des premiers à réclamer la démission du président de la chambre des Communes après un scandale sur les notes de frais des députés.
Selon les sondages, le Labour et les Tories pourraient ne pas obtenir la majorité absolue lors des élections législatives du 6 mai prochain. Ils pourraient alors se tourner vers les Libéraux-Démocrates crédités, pour tenter de former un gouvernement de coalition.