Concordia : réunion d'urgence

En raison de l'instabilité de l'épave, les sauveteurs ne peuvent plus descendre en sécurité.
En raison de l'instabilité de l'épave, les sauveteurs ne peuvent plus descendre en sécurité. © MAX PPP
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avec agences , modifié à
Les autorités concernées doivent décider de la suite des opérations, les recherches étant suspendues.

Le Costa Concordia a de nouveau bougé dans la nuit. Conséquence : les chercheurs ont dû suspendre leurs recherches, a annoncé vendredi matin un représentant de la Marine de guerre, Alessandro Busonero. "Il y a une instabilité du navire, donc les sauveteurs ne peuvent pas descendre", a-t-il affirmé. Le vent souffle désormais à 40-50 km/h et des vagues d'un mètre et demi sont annoncées.

Une réunion d'urgence, impliquant toutes les autorités concernées, s'est ouverte vendredi pour décider de la suite des opérations sur le Concordia. Les spécialistes vont chercher à déterminer notamment s'il ne s'agit que d'"oscillations du navire" ou "si l'épave est en train graduellement de se déplacer et de combien", a ajouté Cosimo Nicastro, un autre porte-parole des garde-côtes."La poupe se déplace d'environ 7 mm par heure, tandis que la proue se déplace d'environ 15 mm/h", a indiqué vendredi le service de presse de la Protection civile.

Il s'agit en outre d'explorer les pistes pour stabiliser l'épave. En attendant, un robot sous-marin explore ses alentours pour "déterminer les points d'appui du navire", selon Luca Cari, porte-parole des pompiers. Les images qu'il enregistre seront ensuite analysées à terre.

Le pompage de l’essence toujours en suspend

Le pompage des 2.380 tonnes de mazout n’a pas non plus débuté malgré les risques de marée noire sur l'île, une réserve naturelle d'une grande valeur écologique. Cette opération, qui pourrait durer quelques semaines, est très compliquée, car il faut notamment réchauffer le mazout pour le rendre plus fluide. Les réservoirs du Concordia étaient quasiment pleins vendredi quand il a heurté un rocher à 300 mètres de l'île.

Lors de cette réunion d'urgence, l'opération de pompage doit aussi être déterminée. Rene Robben, un des experts de Smit Salvage, la société néerlandaise qui devra procéder au pompage, a déclaré : "Nous sommes prêts à démarrer les opérations. On était déjà prêt hier, mais on attend le feu vert des autorités. Nous sommes en train de procéder aux derniers réglages".

"Des micro-explosifs pour ouvrir des voies d'accès"

Lundi dernier, les recherches avaient déjà été suspendues, quelques heures, en raison du mauvais temps. Jeudi, la mer s’est de nouveau agitée. Pour permettre aux équipes de secouristes un accès plus facile, des échelles mobiles étaient descendues d'hélicoptères et fixées sur le côté droit du paquebot.

Les sauveteurs ont également utilisé des "micro-explosifs pour ouvrir davantage de voies d'accès", selon un porte-parole des garde-côtes, Filippo Marini. Des parties du bateau sont obstruées par des portes verrouillées, des monceaux de meubles ou des lambeaux de moquette.

Onze personnes sont mortes dans le naufrage de ce paquebot de croisière dans la soirée de vendredi dernier, dont huit ont été formellement identifiées : quatre touristes français, un Italien, un Espagnol, et deux membres de l'équipage, un Péruvien et un Hongrois, qui était violoniste à bord. 24 personnes au total, dont trois figurent sans doute parmi les corps non identifiés, manquent toujours à l'appel.