Concordia : en quête d’autres fautifs

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avec AFP , modifié à
Les justices italienne et américaine ne limitent pas leurs enquêtes au seul capitaine.

Le naufrage du bateau Concordia de la compagnie Costa Croisière prend un virage juridique. Outre le capitaine du navire et son employeur, plusieurs sociétés devraient être visées, notamment celle assurant le dispositif de sécurité. La justice italienne accumule les dossiers tandis qu’un avocat américain a annoncé lundi que des poursuites allaient être lancées mercredi aux Etats-Unis.

Premier visé, le commandant Schettino

Francesco Schettino, le commandant du paquebot Concordia, reste le premier accusé du naufrage qui a fait à ce jour seize  morts et autant de disparus.

Ce dernier et son second, Ciro Ambrosio, sont d’ores et déjà poursuivis, accusés d'homicides multiples par imprudence, naufrage et abandon de navire. Après trois journées en prison, Francesco Schettino a été libéré mardi dernier et assigné à domicile.

La compagnie Costa Croisière n’est pas épargnée

Costa Crociere, propriétaire du Concordia, est également dans le viseur de la justice.  "L'employeur est responsable, c'est lui qui fournit la garantie. Nous devons nous pencher sur les choix faits par l'opérateur", a déclaré le procureur général pour la région Toscane, Beniamino Deidda.

"Jusqu'à présent, l'attention a été portée sur les fautes du capitaine, qui s'est révélé tragiquement incompétent. Mais qui choisit le capitaine?", a-t-il ajouté.

Le fournisseur de matériel de sécurité aussi

La justice américaine devrait également être saisie de ce dossier, après qu’un avocat a annoncé lundi que des poursuites devraient être lancées mercredi aux Etats-Unis à l’encontre du croisiériste Costa, filiale de l'américain Carnival, mais pas seulement. L'avocat Mitchell Proner, du cabinet Proner and Proner, vise "les sociétés qui ont conçu, fabriqué, entretenu ou installé" les équipements de sécurité censés éviter ce type d'accident.

"Il y a la question fondamentale des mesures de sécurité : les chaloupes que personne ne parvenait à faire descendre, les membres d'équipage qui ne savaient pas quoi faire, la faible préparation aux mesures d'urgence, des ordres contradictoires comme celui, absurde, de retourner dans les cabines", a renchéri le procureur général pour la région Toscane.

"La confusion qui a régné démontre un incroyable laxisme dans les mesures de sécurité. Ceci doit être organisé en amont avec des exercices et des simulations", a-t-il ajouté.