Concordia : des erreurs en cascade

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RECIT - Un enchaînement de mauvaises décisions est à l'origine du naufrage du paquebot.

Changer d'itinéraire : voilà la première erreur commise par le capitaine Francesco Schettino, ce vendredi 13 janvier, le jour du naufrage du Costa Concordia. Une décision légère, prise pour faire plaisir à un membre d'équipage, originaire de l'île de Giglio. A 21h07, le capitaine oblique vers les côtes pour "saluer" la famille du serveur, en paradant au plus près de l'île.

Pour y parvenir, il aurait, selon les informations du Point, débranché le système de navigation automatique, qui aurait permis de détecter les rochers. Il a également mis les alarmes hors service et menti à la garde côtière en invoquant une simple panne de courant.

L'indécision du capitaine

A 21h40, arrivé à 500 mètres des côtes, le navire remet le cap vers le nord, mais la manœuvre est tardive. Le Concordia heurte un rocher. Les passagers entendent un énorme bruit, sentent le navire pencher. Mais le capitaine minimise l'accident. Il lui faudra une heure pour donner l'alerte. Une quarantaine de minutes après les faits, les garde-côtes de Livourne contactent le commandement du Concordia, qui savait déjà que le navire prenait l'eau. Mais un officier de bord affirme alors qu'il s'agit d'une "coupure de courant" et que les "conditions à bord" sont en train d'être vérifiées.

Devant l'indécision de Francesco Schettino, l'équipage prend finalement l'initiative d'évacuer le navire, sans en avoir reçu l'ordre. Plus de 4.000 personnes sont alors sur le paquebot. Des témoins évoquent des scènes de chaos "dignes du Titanic", une mauvaise organisation. Certains passagers, qui tentent de monter sur des canots de sauvetage, tombent à l'eau. Parmi eux, une septuagénaire, qui décède d'hydrocution.

Erreurs techniques

Au moment de l'évacuation, une journaliste présente à bord a noté des erreurs techniques, racontant que le pilote de son canot a dû être remplacé, que des gilets de sauvetage n'ont pas fonctionné, ainsi que des lumières d'urgence.

Et au milieu de la confusion, le capitaine s'enfuit. Alors qu'il se trouve sur un canot de sauvetage, il se fait violemment invectiver par le commandant Gregorio De Falco, de la capitainerie du port de Livourne. Il reçoit l'ordre de retourner sur le navire pour diriger l'évacuation. Francesco Schettino ne s'exécute pas. Selon différents témoignages, il se serait réfugié sur un rocher aux alentours de minuit. Soit six heures avant la fin des opérations de sauvetage.