Comment se recyclent nos dirigeants ?

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Plana Radenovic , modifié à
L’ex-Premier ministre anglais Tony Blair n’est pas le seul à changer son talent en argent en fin de mandat.

Après avoir servi l’utilité publique, de nombreux chefs d’Etat font fructifier leurs intérêts privés. Dernier exemple en date, Tony Blair, recruté comme consultant économique et politique par le Kazakhstan. Un porte-parole de cette ex-république soviétique d'Asie centrale, riche en pétrole et au bilan démocratique controversé, a confirmé lundi cette information, révélée par la presse britannique le week-end dernier. L’ex-premier ministre britannique devrait à ce titre toucher quelque huit millions de livres par an (un peu plus de 9 millions d'euros).

Un site propose des personnalités tarifées

La reconversion de Tony Blair est loin d’être un cas exceptionnel. Un site, Washington Speakers Bureau, propose même des centaines de personnalités, payantes, pour des conférences, comme le relève Patrice Thomas, journaliste à Europe 1, sur son blog. Il y a même une catégorie "anciens chefs d’Etat", dans laquelle figurent, entre autres, José Maria Aznar, George Bush ou même Tony Blair. Certaines personnalités ont droit à la mention spéciale "prix nous consulter", alors que d’autres ont le tarif de leur prestation affiché. Pour Aznar par exemple, le tarif est entre 25.000 et 40.000 dollars.
 
 Dans la catégorie conférencier, Bill Clinton, l’ex-président américain, est devenu très recherché. Ses interventions, sur les problèmes politiques d’actualité, lui auraient rapportées plus de 100 millions de dollars (de 200.000 à 475.000 dollars par conférence) depuis qu'il a quitté la Maison-Blanche.Il a par exemple disserté sur "les effets de la mondialisation au XXIe siècle", au Palais des Congrès à Paris, en 2009. L'organisateur de l'événement était la société "VIP Speaker". Selon Marianne 2, il aurait également collaboré avec l'enseigne française Monoprix.

En 2004, il est également nommé émissaire spécial de l'ONU pour l'aide humanitaire aux pays frappés par les raz de marée. Il a aussi créé sa fondation, et préside une ONG.

Chirac refuse de donner des conférences

Côté français, Jacques Chirac refuse de donner des conférences, alors qu’il aurait été sollicité plusieurs fois. Mais son porte-monnaie n’a pas de soucis à se faire : comme tous les anciens présidents de la République, il est membre de droit à vie du Conseil constitutionnel, où il côtoie d’ailleurs Valéry Giscard d’Estaing. En tant que tel, il touche une indemnité mensuelle de 12.000 euros.
 
 Outre les diverses affaires judiciaires qui l’impliquent, Jacques Chirac se consacre aussi à sa fondation pour le développement durable et le dialogue des cultures.
 
 Valéry Giscard d’Estaing, lui, s’est forgé un avenir culturel : élu en 2003 à l’Académie française, il a publié plusieurs livres, dont le très moqué La Princesse et le Président, en 2009. Il a également racheté à la commune d’Estaing le château d’Estaing, dans le Lot, en 2005. Le but était de le restaurer pour l’ouvrir au public. Reste à savoir dans quoi compte se recycler Nicolas Sarkozy…